Un gros coup de pouce pour Coralie Godbout

La jeune femme de 20 ans a de grandes ambitions pour sa carrière et elle compte faire tout ce qui est en son pouvoir pour réussir. Photo: Photo gracieuseté - Coralie Godbout

 

EXCELLENCE. La judoka de Stoneham-et-Tewkesbury, Coralie Godbout, s’est méritée une bourse de 10 000$ dans le cadre du programme FACE de Petro-Canada 2021, qui vise à encourager des athlètes canadiens prometteurs dans l’évolution de leur carrière. Elle est l’une des 55 récipiendaires du pays, dont onze sont québécois.

«Sur le coup je n’ai même pas compris que j’avais gagné, je pensais que j’avais rempli des papiers pour obtenir une bourse, se remémore la septuple championne canadienne dans la catégorie junior des moins de 78 kilos. C’est ma mère qui m’a fait réaliser que la paperasse confirmait que j’ai mérité cette somme, parmi tous les athlètes de haut niveau du Canada.»

Il faut dire que la nouvelle l’a prise par surprise, puisque ce sont les fédérations sportives qui sélectionnent les sportifs les plus méritants. Un groupe composé de représentants de Petro-Canada, de l’Association canadienne des entraîneurs  et de membres des comités olympique et paralympique détermine ensuite quels athlètes pourront bénéficier de cette aide financière.

C’est incroyable d’avoir été choisie parmi un si grand nombre de personnes. Ça va me permettre de faire énormément de choses pour faire évoluer ma carrière», se réjouit Coralie Godbout.

Changement de cap

La jeune femme s’est investie à temps plein dans le judo sur le tard, soit à l’âge de 16 ans. D’un naturel énergique, elle a pratiqué la gymnastique, le patinage artistique et son sport de prédilection en même temps, pendant plusieurs années. Une déchirure du ménisque, survenue à l’atterrissage d’une figure sur patins, l’a mise au repos pendant une longue période. «Je n’ai plus été capable de sauter pendant un bon huit mois», se souvient-elle.

Coralie Godbout s’est donc tournée davantage vers le sport de combat, puisque les mouvements ne la faisaient pas souffrir autant. Elle a par la suite recommencé le patinage artistique en douceur. «La première journée tout était parfait, pratiquement pas de douleur, mais les jours suivants je n’étais plus capable de marcher normalement».

Forcée au repos pendant sept semaines par son médecin, elle a dû mener une importante réflexion sur la suite des choses. Après de multiples consultations avec des spécialistes et de nombreuses discussions avec ses parents, elle a fait son choix.

«Je ne regrette pas d’avoir pris cette décision, j’avais 16 ans à l’époque et continuer le patinage aurait pu avoir un impact sur le reste de ma vie, fait-elle valoir. J’avais plus de potentiel physique en judo aussi, je suis grande et forte.»

Expérience internationale

La popularité du judo étant bien en deçà de celle du patinage artistique au Canada, les compétitions ne sont pas légion, particulièrement en ces temps compliqués par les restrictions sanitaires. Celle qui a fêté son vingtième anniversaire en mai dernier a dû s’expatrier à l’étranger pour poursuivre son développement sportif, puisqu’il n’y a pas assez de compétitrices de son calibre, dans sa catégorie de poids, au pays.

La judoka de 5 pi 11 po a donc passé la dernière année en banlieue de Paris pour se perfectionner dans son sport. «Le judo est nettement plus populaire là-bas et c’était une excellente occasion de découvrir d’autres techniques d’entraînement et surtout un contexte différent de performance», explique Coralie Godbout. La jeune Québécoise a pu s’entraîner contre des adversaires de calibre international dans l’un des clubs les plus prestigieux de France.

«C’était une expérience extraordinaire, je faisais l’aller-retour entre mon appartement et le club de l’autre côté de la rue, plusieurs fois par jour, pendant plusieurs mois. Je me suis grandement améliorée, notamment sur la gestion de mes combats», soutient-elle.

Ses mois d’entraînement au Club de judo Sainte-Geneviève Sports (SGS) ont culminé au début du mois d’août avec une compétition internationale qui avait lieu à Udine, en Italie.

«Ça ne s’est pas passé comme je l’espérais, mais c’est une expérience supplémentaire, donc il y a au moins un peu de positif», constate-t-elle. Il faut dire que l’athlète qui a grandi sur la rive sud de Québec s’est fait une entorse à la cheville gauche à peine quelques jours avant le combat.

Certaines de ses adversaires potentielles étaient présentes lorsqu’elle s’est blessée et connaissaient donc son point faible. «Il y en a quelques-unes qui en ont profité pour concentrer leurs efforts sur ma cheville.» La jeune femme a finalement pris la septième place dans sa catégorie, une petite déception après de longs mois de travail.

Objectif: Paris 2024

Lorsque questionnée à savoir quelles sont ses aspirations pour les prochaines années, la judoka de la Capitale-Nationale répond sans hésiter. «2024, c’est le but que je me suis fixé et que je ferai tout pour atteindre», affirme-t-elle.

Malgré son jeune âge, Coralie Godbout démontre une grande maturité et est très consciente de ce qu’elle devra travailler avec son entraîneur, Gérard Blanchet, au Judo Club de la Vieille Capitale, dans le quartier Montcalm.

«En France, on m’a fait comprendre que je devais peaufiner mon style pour m’améliorer, parce que j’ai tendance à être assez défensive. J’analyse mes adversaires et je cherche un moyen de contre-attaquer, mais contre de grandes combattantes, tu dois dicter le tempo du duel pour les déstabiliser», poursuit la ceinture noire.

Avant de penser aux prochains Jeux olympiques, la jeune femme va se concentrer sur la prochaine grande étape de sa jeune carrière; les championnats du monde juniors de judo qui auront lieu en Sardaigne, du 6 au 10 octobre prochains.

«C’est ma dernière chance de compétitionner chez les juniors en raison de mon âge, alors je veux faire une belle performance, surtout qu’il y aura des observateurs de l’équipe canadienne là-bas», conclut celle qui prendra part à sa première compétition du genre à vie.

 

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