Le monde de contrastes de Brad Laplante

ARTS VISUELS. L’artiste professionnel Brad Laplante, alias EZB, a le vent dans les voiles. Il procède à l’ouverture officielle de sa première galerie d’art sur la rue Dupont dans le Vieux-Québec le 18 juin en plus d’achever des contrats avec la Ville pour des murales au sol. Peu de gens soupçonnent que derrière l’artiste légèrement rebelle de 25 ans a déjà existé un solide compétiteur sur le terrain de football.

«C’était le bon temps. J’ai toujours aimé jouer et faire du sport. J’ai fait du football et du basketball au Séminaire Saint-François. J’ai beaucoup de bons souvenirs avec mon passé sportif», précise l’ancien porteur de ballon, qui a remporté le titre de joueur offensif par excellence du circuit juvénile division 1 en 2011.

Malgré l’excellence déployée sur le terrain, une graine commence à germer pour l’artiste en devenir avec les cours d’arts plastiques de son école secondaire. «J’aimais vraiment ça faire du dessin. Mon professeur trouvait que j’avais un certain talent. Je me souviens que je me dépêchais après les pratiques de rentrer à la maison pour dessiner et jouer également à des jeux vidéo.»

Passion décuplée

Recruté par plusieurs programmes sportifs, le Carougeois décide de se joindre aux Élans de Garneau pour son parcours collégial.

«J’ai fait deux ans à Garneau et il y a eu l’arrivée d’un nouvel entraîneur-chef avec Claude Juneau. Le courant ne passait pas entre nous. J’ai donc arrêté un an avant de faire ma dernière saison de football avec les Spartiates du Vieux-Montréal. Ce fut une année difficile, j’étais un peu rouillé et je ne m’étais pas entraîné. J’ai dû jouer une bonne partie de la saison avec des blessures», mentionne celui qui ne cache pas le fait qu’il a toujours été attiré par la vie festive plutôt que l’entraînement.

C’est vers cette partie de sa vie que le porteur de ballon délaisse son sport pour les arts de façon définitive malgré avoir été recruté par plusieurs programmes de premier plan, dont le Rouge et Or.

«L’art est devenu ma principale passion. J’essayais d’en apprendre tous les jours un peu plus sur le dessin, mais également sur le tatouage. J’ai appris sur le tas en regardant d’autres artistes sur Instagram. Je ne regrette pas mon choix, mais je me demande ce qui serait arrivé si j’avais pris le football plus sérieusement. Il y aurait pu y avoir une tournure très différente surtout quand je vois certains anciens coéquipiers avoir beaucoup de succès comme Benjamin St-Juste, qui est maintenant avec Washington dans la NFL», mentionne l’artiste autodidacte.

Le rêve des murales

Le projet «Ascension» sur la rue Dupont.
Photo Métro Média – Jean Carrier

Comme plusieurs jeunes artistes, les fins de mois arrivent rapidement et l’artiste a trouvé une façon d’arrondir ces derniers. «En plus de mes toiles, je fais également des tatous. C’est quelque chose que j’ai appris à faire et qui continue à me suivre même dans ma nouvelle galerie d’art. Ce qui m’a le plus aidé dans ma carrière a été de décrocher mon premier gros contrat avec la Ville. Une murale sur la rue Dupont. C’était la première fois que j’en faisais une et j’ai eu la piqûre immédiatement. Je n’avais même jamais conduit de chariot élévateur auparavant. Ce n’est pas évident de tracer une ligne droite sur un mur, mais tu t’adaptes et  j’ai été très satisfait du résultat final.»

Celui qui décrit son style comme un mélange psychédélique et d’art de rue aimerait être reconnu pour la qualité de ses murales. «C’est mon rêve maintenant. Si je peux voyager pour aller faire des murales un peu partout et que ça devienne un brand, ce serait génial. J’aimerais même faire une murale à mon ancienne école du SSF. Je sais qu’il y a une forte vocation sportive, mais les arts c’est important aussi.»

Le footballeur n’est pas bien loin

Si vous jasez avec le sympathique personnage, évitez de suggérer qu’il a été chanceux de décrocher un concours avec la Ville. «C’est quelque chose qui me dérange énormément. Je fais ma chance, je travaille très fort pour ce que j’ai. Quand je soumets un projet avec mon équipe, c’est très rigoureux. J’ai un excellent français et le document est très bien fait. C’est quelque chose que j’ai transposé de mon passé de joueur,  je n’aime pas perdre. Je ne suis pas le genre d’artiste qui attend dans son coin que les contrats arrivent. Je vais les chercher. Si je ne l’obtient pas, je ne suis pas content et je passe rapidement au suivant», termine en riant celui qui dans un passé pas très lointain terrorisait les défensives adverses par son style physique.

Vous pouvez suivre Brad Laplante sur Instagram.

L’artiste à l’entrée de sa première galerie d’art.
Photo Métro Média – Jean Carrier

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