Travailleurs de rue: perte d’emplois à Québec

FINANCEMENT. À Québec et ses environs, plusieurs organismes n’ont pu trouver les fonds nécessaires pour assurer le maintien de leurs travailleurs de rue sur le terrain. Tour d’horizon des principaux concernés.

Le service de travail de rue aboli à la Maison Dauphine

En raison des ressources financières qui ont «considérablement diminué», la Maison Dauphine, située sur la rue D’Auteuil dans le Vieux-Québec, a aboli ses quatre postes de travailleurs de rue, le 15 janvier dernier, indique le directeur général Ken Risdon dans un communiqué. «Nos ressources humaines et financières étant parfois très précaires, il nous faut prendre des décisions réalistes, mais parfois difficiles, afin de pouvoir accueillir, accompagner et soutenir les jeunes présents sur l’ensemble du territoire de la Capitale-Nationale», ajoute-t-on.

La Maison Dauphine justifie également sa décision par sa volonté de maintenir sa capacité d’accueil au sein de son établissement pour les jeunes de 12 à 29 ans et de rejoindre ceux ayant des réalités différentes, «notamment en ce qui a trait au caractère hautement toxique des nouvelles drogues et des méfaits occasionnés par celles-ci chez les jeunes». Elle affirme vouloir travailler en complémentarité avec les organismes spécialisés en travail de rue.

Des subventions «au goût du jour»

À Sainte-Foy, l’organisme Travail de rue actions et initiatives communautaires jeunesse (TRAIC) a vu son nombre de travailleurs de rue baisser de six à quatre au cours des deux dernières années. La directrice de TRAIC jeunesse, Odette Gagnon, déplore la tendance des dernières années pour l’obtention de subventions. «Ces subventions font fonctionner nos opérations de bases. Maintenant, ça fonctionne par opérations « au goût du jour ». Parfois notre mission est dans les priorités, parfois non.»

Selon elle, les temps difficiles viennent en parti du fédéral et de sa vision «Logement d’abord» pour favoriser l’aide au logement. Mme Gagnon nuance toutefois en affirmant que même lors des années où la mission de TRAIC est «au goût du jour», le financement n’est souvent pas suffisant. «Quand Philippe Couillard était à la santé, il disait que le communautaire était l’argent le mieux investi», affirme-t-elle avec incompréhension.

La Côte-de-Beaupré aussi touchée

Sur la Côte-de-Beaupré, le principal intervenant en travail de rue de la région, Martin Pouliot de TAG – Travail de rue, a dû se tourner vers la MRC et les municipalités où il œuvre pour trouver le financement nécessaire à son fonctionnement, faute de financement du SPLI et du ministère de la Sécurité publique cette année. Plusieurs facteurs expliquent cependant la fin de certaines subventions importantes, comme l’échéance de trois ans de son précédent projet auprès du MSP.

Selon lui, les régions devraient elles aussi avoir la chance de bénéficier des subventions pour l’aide à l’itinérance. «On agit comme des organismes de prévention, juge-t-il. Les itinérants de Québec ou de Montréal, ils ne viennent pas de là, ils viennent des régions éloignées, où ils se sont bloqués de leur réseau. Ils n’ont pas d’autres choix que de partir de chez eux.»

En collaboration avec Mathieu Turgeon et Jean-Manuel Téotonio

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Québec Hebdo

 

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