La coopérative de solidarité SABSA contrainte à la fermeture

SANTÉ. Faute de financement pour subvenir à ses besoins, la clinique sans médecin SABSA de Québec se voit obligé de mettre un terme à la majorité de ses services de proximité dès le 1er mai, gardant seulement son service de traitement de l’hépatite C.

Les différentes subventions dont bénéficiait la clinique ne seront pas de retour au 1er mai, indique la coordonnatrice de SABSA, Emmanuelle Lapointe. «À moins d’un revirement majeur d’ici les prochains mois, la clinique devra fermer, déplore-t-elle. Nous avons besoin d’assurance à plus long terme si on veut assurer un bon suivi, ce que nous n’avons plus.» Les deux montants les plus importants, soit 150 000$ de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) pendant deux ans ainsi que 80 000$ en tout de Desjardins Sécurité Financière, n’ont pas été reconduits. «On ne pouvait pas demander à un syndicat d’assurer la survie de la clinique non plus», nuance-t-elle. Avec cet argent, la clinique pouvait engager une ressource pour répondre aux besoins de proximité des patients.

La clinique aidait notamment des citoyens de la ville de Québec qui n’avaient pas accès aux services de santé dans le modèle mis en place par l’état, explique la coordonnatrice. «On fait beaucoup affaire à des personnes qui n’ont pas de carte d’assurance maladie, donne comme exemple Mme Lapointe. Je ne peux pas les référer à un groupe de médecine familiale ou au CLSC dans cette situation.» La clinique essaie de s’adapter aux clientèles plus vulnérables, et non l’inverse.

Emmanuelle Lapointe déplore également la fermeture du ministère de la Santé lorsqu’il est temps de cogner à leur porte pour obtenir du financement. «Le ministère juge nos services comme parallèle et voudrait qu’on s’intègre à un groupe de médecine familiale, explique-t-elle. Mais la clinique existe justement vu que les autres structures ne répondent pas aux besoins de la clientèle qu’on dessert.»

La coordonnatrice rapporte les nombreuses démarches engendrées par la clinique pour survivre, mais qui ont été sans succès. «On a eu des discussions avec le CIUSSS, tout le monde est d’accord sur la pertinence de ce que l’on fait, soutient-elle. On était même prêt à s’adapter, comme avec de la reddition de compte ou des suivis, mais rien n’y fait.» La plus grande désolation dans cette histoire est, selon Emmanuelle Lapointe, les gens laissés à eux-mêmes avec cette fermeture.

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