L’antidote de son poison: Portage

SANTÉ. Les problèmes de consommation chez les jeunes sont de plus en plus fréquents. Avec un bon encadrement, il y a toutefois des solutions.

Elizabeth Roy a retrouvé le sourire grâce à Portage.

Photo TC Media – Geoffré Samson

Comme de nombreuses personnes, le cheminement peut-être long. Ce fut le cas d’Elizabeth Roy, qui lutte contre cette dépendance depuis près d’une décennie.

C’est à 15 ans que l’alcool et la cocaïne sont devenus omniprésents dans la vie d’Elizabeth. Un mélange de deux ingrédients rapidement devenus une dépendance, son poison. Depuis dix ans, c’est un combat quotidien pour la jeune femme qui réussit à s’en sortir malgré les faiblesses.

Fille unique d’une famille aisée et sans problématique apparente, elle étudiait au secondaire dans un programme enrichi. C’est à cette époque qu’elle a commencé à fréquenter des hommes plus âgés.

« Une cigarette, un joint, une ligne ou un verre, tout était là, tout était disponible. C’était facile », explique Elizabeth.

Elle sortait dans les bars et fréquentait des gens peu recommandables. L’écolière a été mise à l’écart de son programme d’études. Sa sombre descente ne faisait que débuter.

Prise dans une relation où elle n’était pas respectée et dans laquelle son rapport avec l’intimité était brusqué, elle a souhaité mourir. Consciente de faire vivre un calvaire à sa mère, elle a été acculée au pied du mur et a dû débuter sa première thérapie. Cette tentative n’a cependant duré que quelques mois.

« À 17 ans, je voulais aller jusqu’au bout de ce que je pouvais vivre. »

Milieu à risque

Le milieu de la restauration s’est avéré pervers pour Elizabeth. Ses quarts de travail étaient longs et il n’y avait pas que l’alcool qui était facilement accessible pour rester éveillée et demeurer dans le feu de l’action du restaurant.

« Lorsque je consommais de la cocaïne, je buvais beaucoup », mentionne-t-elle. Son employeur de l’époque la remercia de ses services. « Ce fut un cadeau de sa part, car je suis retournée en thérapie à Portage, dans la région de Québec. J’avais 21 ans. »

Après cette nouvelle étape, Elizabeth Roy est demeurée sobre pendant deux ans et demi, jusqu’à son 24e anniversaire. « Il y a des consommateurs disciplinés. Mais moi, quand je pars, j’arrête seulement lorsque je n’ai plus d’argent ou quand je tombe. Je peux boire 200$ par soir! »

Aujourd’hui, Elizabeth a 25 ans et n’a pas consommé depuis plusieurs mois. Elle est en amour, avec son copain et avec la vie. Sa relation avec sa mère est bonne. L’organisme Portage a été sa bouée et demeure maintenant son allié.

« Lorsque j’ai un down, j’appelle Portage », précise-t-elle.

Fête de la Reconnaissance

Depuis près de 45 ans, Portage aide les toxicomanes à vaincre leurs dépendances. En octobre dernier, 202 finissants ayant complété les programmes de thérapies ont été célébrés à la Fête de la Reconnaissance, au Grand Théâtre de Québec. Parmi les finissants, Elizabeth y était avec trois jeunes hommes de la région: Maxyme Milhomme, de Sainte-Foy, Alexis Poitras-Frenette, de Beauport, et Thomas Germain, qui réside à Loretteville. Le parcours de ces quatre personnes a été souligné lors de la soirée organisée par l’organisme. Ces ex consommateurs de d’alcool et de drogues sont maintenant sobres et fiers de l’être.

« Être toxicomane un jour, c’est l’être pour la vie. C’est une roue, la consommation. Ça évolue. On doit rester forts et Portage est là pour nous aider », conclut Elizabeth Roy.

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