Haïti deux ans plus tard

Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,0 à 7,3 secoue Haïti, tuant 230 000 personnes, en blessant 300 000, jetant à la rue plus de 1,2 million d’Haïtiens et détruisant de très nombreux bâtiments, dont le palais national. Deux ans plus tard, l’heure est au bilan pour plusieurs organismes de coopération internationale. Le constat : la reconstruction sera encore longue.

«Ça prend beaucoup de temps. Dans les premiers jours, le pays a eu besoin d’une aide d’urgence pour combler ses besoins de base : de l’eau potable, des abris. Et ça continue puisqu’il reste encore 500 000 personnes qui habitent sous la tente. L’aide humanitaire est importante, mais maintenant, il faut penser à travailler pour le long terme», résume Gervais L’Heureux, directeur général de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).

L’AQOCI et certains de ses organismes membres comme Oxfam-Québec, le Centre d’études et de développement international (CECI) et Développement et Paix souhaitent avant tout démontrer que les choses avancent en Haïti. À grand renfort d’exemples, ils assurent que l’argent donné par les Québécois n’est pas gaspillé, bien au contraire.

«À ce jour, 300 maisons ont été reconstruites; quelques mois après le séisme, des semences ont été distribuées à 20 000 familles afin de relancer l’agriculture. Le programme de reconstruction en Haïti avec Développement et Paix se poursuivra encore pendant trois ans. Nous espérons, grâce à ces initiatives et aux dons du public, aider Haïti à faire de ce séisme une opportunité de nouveau départ», indique Claudine Gagnon, animatrice à l’organisme.

Reste que pour François Louis Scylla, chargé de projet au CECI et Haïtien d’origine, il est vrai que, vu de loin, la reconstruction ne semble pas avancer. «Quand on regarde en arrière, on a l’impression qu’il n’y a rien de fait encore, que nos actions représentent une goûte d’eau dans l’océan. Le tremblement de terre a vraiment mis le pays à genou», affirme-t-il.

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Gervais L’Heureux, directeur général de l’AQOCI et François Louis Scylla, chargé de projet au CECI. (Photo Thaïs Martel)

Défis à venir

Après les constats, le plan d’action. Selon Gervais L’Heureux, les défis sont nombreux pour l’avenir, d’autant plus qu’au-delà des problèmes engendrés par le tremblement de terre Haïti vit encore avec les conséquences de l’épidémie de choléra qui a suivi et l’impasse politique engendrée par les événements.

Le directeur général de l’AQOCI croit qu’il faudra avant tout remettre en place l’économie d’Haïti. La priorité : appuyer les petits agriculteurs. Il croit également qu’il faut accélérer le décaissement (l’argent donné par les autres pays) et impliquer davantage les États. Enfin, Haïti devra également réformer son système de justice et revoir tout ce qui concerne la santé et l’éducation selon lui.

«Il faut avoir confiance en l’avenir, mais ça va prendre du temps. Les organismes de coopération internationale sont peut-être de petits acteurs, mais ils sont sur place depuis longtemps et ils vont continuer à travailler fort. Ce n’est pas vrai qu’Haïti ne s’en sortira pas», conclut-il.

Groupe Québec Hebdo

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