L’église Saint-Jean Baptiste fermera ses portes en mai

RELIGION. L’église Saint-Jean-Baptiste est un monument historique qui fut construit en 1882. Pour restaurer et entretenir l’édifice, 10 M$ étaient nécessaires. Une somme difficile à obtenir aussi bien par des subventions d’un gouvernement qui se détache de plus en plus de la religion, que des dons du public qui déserte les bancs d’églises. Cependant, l’Abbé Gingras continuait à demander de l’aide il y a quelques semaines, jusqu’à annoncer la fermeture de l’église.

Le gouvernement du Québec a lui-même classé l’Église Saint-Jean-Baptiste comme monument historique en 1991. À partir du moment où un monument est classé, le gouvernement a une responsabilité patrimoniale envers celui-ci. L’orgue de l’église est aussi classé bien culturel. Depuis une vingtaine d’années, environ 6 M$ ont été mis sur l’église pour des réparations.

Restauration complète évaluée à 10 M$

Le jointage extérieur est à refaire complètement, l’abside du côté de la rue Sainte-Claire est à refaire également. Une des grosses rénovations serait la fenestration des quarante fenêtres toutes parées de vitraux. Les exigences pour la restauration de bâtiments historiques sont importantes, le travail doit être effectué par des professionnels de restauration de monuments. Les infiltrations et les fissures font aussi partie de la longue liste de travaux pour améliorer l’édifice.

L’orgue de facture Napoléon Déry qui date de 1882 serait à restaurer. Il a subi des modifications de la part de Casavant en 1921 qui l’a restauré et augmenté. «Mais dans les années 19 70, un autre facteur d’orgue a bousillé complètement l’instrument. Même s’il est en fonction, le réparer coûterait environ 1,5 M$», mentionne l’Abbé Gingras.

«Le gouvernement subventionne les réparations des monuments religieux à hauteur de 80%, mais il reste 20% à payer de notre poche», explique l’Abbé Gingras. La paroisse aurait donc débourser 2 M$ si la restauration s’était faite. Les fidèles malheureusement de moins en moins nombreux n’ont pas pu aider. «La communauté chrétienne est vieillissante, la nouvelle génération n’est pas au rendez-vous de la foi ou de la pratique religieuse, la communauté chrétienne n’est pas en mesure de supporter de telles dépenses», commente le curé.

Démarches répétées auprès du gouvernement

«On a fait tous les paliers de gouvernement, on fait régulièrement des démarches. Tout le monde s’entend sur la beauté et la préservation du bâtiment, mais quand vient le temps de mettre la main dans les poches, c’est une autre problématique», rapporte l’Abbé Gingras. Il admet recevoir des subventions du gouvernement de temps à autre, mais les montants sont dérisoires pour réussir à maintenir en état un tel édifice.

«Ça ne tombera pas, un bâtiment de cette grandeur-là, mais il faut l’entretenir de façon régulière sinon les problèmes deviennent de plus en plus gros et après c’est encore plus cher», rappelle l’homme d’Église.

Le curé déplore l’indifférence face à tout ce qui est religieux et qui a pourtant fait l’histoire du Québec. «Plutôt que d’être fiers de tout ce que l’église a fait, on a mis l’accent dur tout ce qui était allé de travers, mais on oublie que l’église était à l’origine des soins de santé, de l’éducation, des loisirs. L’église est pourtant encore un lieu d’accueil et d’aide», rappelle-t-il.

La Ville de Québec est prête à aider. «On est avec un groupe qui travaille sur le projet – pas nécessairement de reconversion, mais d’une meilleure utilisation des lieux pour peut-être essayer de les rentabiliser et faire les travaux nécessaires à sa survie», a déclaré Julie Lemieux, vice-présidente du comité exécutif responsable de la culture, du patrimoine et de l’aménagement du territoire. L’aide du ministère de la Culture est cependant attendue.

D’après l’Abbé Gingras, la solution pour la survie de l’église Saint-Jean-Baptiste aurait été que le gouvernement aide davantage. L’église fermera ses portes le 24 mai 2015.

Québec Hebdo

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