Enquête indépendante toujours réclamée sur la mort de Guy Blouin

MANIFESTATION. Sceptiques quant aux résultats qui sortiront d’une d’enquête policière récemment complétée, des citoyens du quartier Saint-Roch continuent de demander la tenue d’une investigation indépendante, afin de faire la lumière sur les circonstances entourant la mort du cycliste Guy Blouin, sous les roues d’une autopatrouille de la police de Québec, le 3 septembre dernier.

Formé à la suite des événements tragiques, le Comité du 3 septembre a tenu un rassemblement, mardi midi, commémorant les six mois du décès de leur concitoyen, lors d’une opération policière qui a mal tournée. Les organisateurs en ont profité pour rappeler que le fait de confier une enquête sur une bavure policière à un autre corps policier ne pouvait contribuer à rétablir la confiance de la population.

Rappelons que Guy Blouin est ce cycliste qui a été happé mortellement par une voiture du Service de police de la Ville de Québec à la fin de l’été. Les policiers avaient alors reculé en trombe pour l’intercepter à la hauteur du parvis de l’église Saint-Roch, sur la rue du Roi. La manœuvre a tourné au drame pour la victime qui est décédée quelques heures plus tard des suites de ses blessures.

«Nous sommes ici pour rappeler les tristes événements à la population, parce que nous ne voulons pas oublier qu’un homme est mort inutilement cette journée-là. Du même coup, nous souhaitons que des réponses soient données à nos questions et cela ne pourra se faire qu’à la suite d’une enquête indépendante», explique Françoise Laforce, co-porte-parole du Comité du 3 septembre.

Accompagnée de Jean Fortin, Mme Laforce rappelle que le but n’est pas de faire punir un coupable à tout prix. «Nous voulons simplement des éclaircissements sur les circonstances du drame. Chose que nous n’avons toujours pas obtenue six mois après la tragédie», insiste-t-elle.

Rapport d’enquête déposé

Selon le Comité du 3 septembre, l’enquête menée par la Sûreté du Québec serait complétée. Le dossier aurait été transféré au Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui décidera si des accusations doivent être déposées contre les policiers impliqués. Or, les membres déplorent le manque de transparence depuis le début dans ce dossier et craignent que des zones d’ombre persistent.

«D’ailleurs, la remise en cause du système d’enquête est connue. Devant les critiques récurrentes, l’Assemblée nationale a adopté en 2013 la Loi 12 visant la mise en place d’une réforme pour pallier aux lacunes. Le Bureau des enquêtes indépendantes qui devrait voir le jour se fait toutefois attendre, et c’est l’ancien système jugé inadéquat qui est en vigueur dans le cas de M. Blouin», dénonce François Laforce.

Rétablir la confiance

Selon une résidente du quartier qui ne souhaite pas être identifiée, «le manque de transparence et d’indépendance du processus ne fait que susciter le cynisme, le doute et la colère de la population». Il en résulte une perte de confiance entre les citoyens du centre-ville et les policiers, ainsi qu’envers le processus d’enquête.

Sur ce point, le Comité du 3 septembre se donne aussi comme mandat de développer un discours commun pour améliorer les relations entre les policiers et les citoyens. L’organisme ouvre la porte au dialogue avec les autorités pour rétablir les ponts.

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