Le Loews Le Concorde : c’est fini

Alors que le Loews le Concorde vient de fermer ses portes, une soixantaine employés de l’hôtel ont tenu à se rassembler en milieu d’après-midi, devant Le Loews Le Concorde, sur la Grande Allée. C’est avec beaucoup d’émotion que tous tournent une page de leurs années passées au service de la chaîne américaine.

«Il y a beaucoup de gens qui ont entre 15 et 35 ans d’ancienneté. Des gens qui ont passé leur vie là. Tout ce qu’ils savent faire, c’est de servir les clients et les servir comme des professionnels. Et, ce qu’ils veulent, c’est de continuer à faire leur travail et, peut-être, pouvoir prendre leur retraite dans cette bâtisse-là», explique Jacques Fortin, président du syndicat des travailleuses et travailleurs.

Ce dernier s’est adressé, sous les applaudissements, aux employés de la chaîne hôtelière en milieu d’après-midi lors du rassemblement : «Salut gang, salut la famille, salut ma famille. On va tourner la page de 40 ans du Loews à Québec. Plusieurs sont là depuis très longtemps. Dans mon cas, j’ai passé plus de temps avec vous autres qu’avec ma famille et je ne le regrette pas. Je vais continuer le combat.»

Jacques Fortin a tenu à rappeler que les négociations entre le syndicat et la direction de l’hôtel n’avaient jamais fini en conflit.

De fortes émotions

Entre les larmes, à se remémorer des années passées, et les rires en évoquant des souvenirs, tous les employés du Loews Le Concorde avaient le cœur gros.

«Je suis rentrée au Concorde à 27 ans. Aujourd’hui, j’ai 63 ans. J’ai donné toute ma vie au Concorde. Le client qui vient sur mon étage, c’est mon bébé. J’ai une lettre de référence qu’un client m’a écrite. Quand il me la donnée, j’ai pleuré avec lui. Les clients se sont mes amours. J’ai éduqué mes deux enfants grâce à Loews Le Concorde. J’ai pleuré et je n’ai pas fini de pleurer», raconte Yvanne Cantave, préposée aux chambres qui espère travailler encore une année dans le domaine de l’hôtellerie.

Certains employés ont raconté leurs plus beaux souvenirs : «La venue de Metallica. Et avec les clients, j’ai un couple qui est même devenu des amis maintenant, confie Cécile Nassif qui a toujours travaillé comme serveuse. J’ai commencé à 13 ans dans le restaurant de mes parents et par la suite, je suis venue ici. J’ai passé ma vie ici. Je n’ai même pas de curriculum vitae. J’ai fait l’ouverture et je viens de faire la fermeture du Loews. Jamais je n’aurais pensé que l’hôtel finirait comme ça. Maintenant, il faut tourner la page.»

«J’ai travaillé quasiment dix ans comme préposée aux chambres. J’ai passé une partie de ma vie ici. La fermeture de cet immeuble me fait de quoi. Je voudrais qu’il reste dans le secteur de l’hôtellerie, mais malheureusement, le siège de Loews ne s’en est pas vraiment occupé», déplore Audrey Lehoux, 30 ans, ancienne employée qui a quitté ses fonctions en novembre dernier pour exercer dans son domaine d’activité.

D’autres sont arrivés costumés. «La planète Concorde, c’est fini. Nous allons changer de galaxie et la planète idéale serait peut-être la planète Concorde II. J’espère de grand cœur un repreneur. J’espère qu’un jour quelqu’un mettra ses culottes et ne laissera pas aller ce grand hôtel. C’est un des plus beaux hôtels de la ville de Québec», confie cet employé qui a travaillé 32 ans comme chasseur et portier.

Les employés présents n’espèrent qu’une chose, que ce rassemblement n’était qu’un au revoir et non pas un adieu.

À lire égalemement : Le Concorde: «La situation évolue d’heure en heure» – Jean Lacharité.

À visionner : Le Loews Le Concorde fermé. 

Groupe Québec Hebdo

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