Des parents inquiets

VIGILANCE – Un groupe de parents d’élèves viennent de mettre sur pied le Comité Vigilance ferroviaire Limoilou afin de s’assurer de la mise en place de plan d’urgence en cas de catastrophe, aux abords de l’école Saint-Paul-Apôtre.

«On a toujours une bonne idée de ce que transportent les trains en voyant les losanges orange. On sait qu’il s’agit des produits inflammables ou explosifs. Est-ce que s’il y a un accident, comme on a vu à Lac-Mégantic, des plans d’urgence sont prêts ? Que contiennent les wagons ?», interroge Xavier Robidas, l’un des fondateurs de ce Comité.

Les trains passent à quelques mètres du grillage de la cour de l’école Saint-Paul-Apôtre, située sur la 23e Rue, où son fils est scolarisé. «On est inquiets particulièrement du fait que celui qui est supposé surveiller, Transport Canada, n’a pas l’air de faire son travail. C’est certain qu’il y a des wagons complètement rouillés. Est-ce que les freins sont fonctionnels ? On veut que les intervenants sentent que les citoyens sont impliqués. On se pose des questions, on veut des réponses», affirme-t-il. Pour autant, il assure qu’«il n’est pas question de supprimer les trains ni de changer mon fils d’école. J’ai choisi de m’impliquer pour m’assurer que les risques sont diminués au maximum.»

Pour mener à bien leurs investigations, les membres du Comité ont l’intention de travailler davantage en collaboration avec «les gens de l’industrie ferroviaire qu’avec les politiciens. On veut que l’entreprise mette les cartes sur la table.»

Depuis la mise en place du Comité, à la mi-mars, les choses bougent. «Depuis l’envoi de notre demande d’informations à Canadian National, la compagnie a annoncé le retrait des wagons DOT-111, ceux qui ont explosé à Lac-Mégantic», se félicite le père de famille.

Autre point positif, la Commission scolaire de la Capitale-Nationale est en train de revoir son plan d’évacuation d’urgence en cas de catastrophe ferroviaire.

Le NPD impliqué

C’est par la voix de Raymond Côté, député de Beauport-Limoilou du Nouveau Parti démocratique (NPD) que l’initiative du Comité a été entendue à Ottawa. Ce dernier a interpellé la ministre des Transports, Lisa Raitt. «Des parents sont inquiets du passage de trains à côté de l’école de leurs enfants. Ils ne comprennent pas pourquoi les transporteurs n’ont aucune obligation de divulguer le contenu des wagons. Qu’entend faire la ministre concrètement pour rassurer les parents de Limoilou?», a-t-il questionné.

La ministre a rétorqué que « le gouvernement a pris plusieurs mesures. Premièrement, nous avons présenté il y a deux mois un nouveau règlement sur les passages à niveau. Deuxièmement, nous offrons un soutien financier aux municipalités afin qu’elles modernisent leurs passages à niveau pour protéger les enfants des environs. Troisièmement, nous finançons l’Opération Gareautrain qui vise à éduquer les enfants au sujet des lignes de chemin de fer.»

«La réponse de la ministre est incroyable. On ne comprend pas, elle parle de passage à niveaux et de l’éducation des enfants», déplore Xavier Robidas.

Après la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, plusieurs villes, dont Québec, avaient regretté le fait de ne rien savoir sur le contenu des wagons qui circulent sur leurs territoires. Rappelons qu’en novembre, le gouvernement fédéral a imposé aux compagnies l’obligation de divulguer ces informations.

Le Comité Vigilance ferroviaire Limoilou vient de créer une page Facebook.

Le Québec, membre du Groupe Québec Hebdo

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