Lettre de menaces : les syndiqués accusent la Ville de laxisme

Le Service de police de la Ville de Québec vient d’ouvrir une enquête suite à une lettre de menaces émanant d’une organisation inconnue : l’Association des payeurs de taxes de la Ville de Québec. Déposée auprès d’un média de Québec plus tôt cette semaine, cette lettre vise les chefs syndicaux, les employés municipaux, leurs conjoints ainsi que leurs enfants. Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec vient d’annoncer son intention de déposer des plaintes formelles contre l’employeur pour laxisme et appel à la révolte.

Le 21 octobre dernier, l’Association des payeurs de taxes de la Ville de Québec a fait parvenir à un quotidien de Québec une lettre de menaces visant les syndiqués de la Ville et leur famille. L’affaire est prise au sérieux par le Service de police de la Ville de Québec, la Ville et le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec (SFMQ).

«Nous sommes menacés de mort, c’est sérieux. Il s’agit d’un acte criminel. C’est la panique à la Ville», lance Jean Gagnon, président du SFMQ.

Depuis la divulgation de cette lettre, les employés sont inquiets. «De très nombreux employés communiquent avec nous et craignent d’être la cible de ces menaces, poursuit-il. Certains veulent exercer leur droit de refus de travailler, certains ne veulent plus conduire les véhicules de la Ville ni porter leurs habits identifiés.»

Le directeur général de la Ville, Alain Marcoux, invite les employés municipaux à communiquer avec la police s’ils sont menacés «sous quelque forme que ce soit». Une mesure jugée insuffisante par le Syndicat. «Il faut qu’il prenne des mesures exceptionnelles pour protéger ses employés. Ça fait des mois qu’on lui demande de mettre des agents de sécurité dans la bâtisse», rajoute-t-il.

Un lien avec la campagne ?

La Ville estime qu’il n’y a pas de lien entre cette lettre et la campagne électorale. «Il n’y a pas de lien à faire. Le processus de négociation a commencé bien avant la campagne électorale. Compte tenu de la nature de la lettre, la Ville a tenu à rassurer ses employés et dire qu’elle condamne ce type de menaces. Dans une société démocratique, ça n’a pas sa place», confie Jacques Perron, porte-parole de la Ville.

Le maire sortant, Régis Labeaume, a mis de l’avant les thèmes des régimes de retraite et des conditions de travail de ces employés. Ce dernier réclame un mandat fort de la population afin de contraindre le gouvernement à adopter des amendements au Code du travail. Ces derniers lui permettraient d’imposer ses conditions de travail.

Autre son de cloche du côté du Syndicat. En avril dernier, le Syndicat avait envoyé une mise en demeure à la Ville de Québec pour les propos tenus par le maire. «Le laxisme dont l’employeur fait preuve dans ce dossier fait en sorte qu’aujourd’hui, le mal est fait. Je veux juste qu’on arrête cette stratégie douteuse, qu’on arrête d’attiser la haine du public et le harcèlement envers les employés de la Ville», demande Jean Gagnon.

Le Syndicat rencontre ses avocats afin de déposer des plaintes contre l’employeur et ses représentants «qui sont restés muets devant la stratégie douteuse d’un parti politique qui va même jusqu’à encourager la révolte. Devant un tel manque de jugement, des poursuites seront déposées», conclut le président du Syndicat.

Texte intégral de la lettre de menaces

Cette lettre de menaces a été envoyée par l’Association des payeurs de taxes de la Ville de Québec, un organisme inconnu.

«L’équipe de bâton de baseball de l’A.P.T.V.Q. a répertorier les noms et adresse des chefs syndicaux des employés municipaux de la ville de Québec, en plus chacun des époux épouse enfant école de tous no employer municipaux et que leur adresse appartement maison et auto.

Il ne reste seulement à définir le jour et l’endroit de la partie de bâton de baseball», peut-on lire sur la lettre de menace.

 

Groupe Québec Hebdo

Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec prend très au sérieux la lettre de menaces qui vise les syndiqués de la Ville. Son président, Jean Gagnon, fait un lien entre cette lettre et la campagne électorale. Il accuse l’employeur et ses représentants d’être «restés muets devant la stratégie douteuse d’un parti politique qui va même jusqu’à encourager la révolte. Devant un tel manque de jugement, des poursuites seront déposées.»

(Photo Isabelle Le Maléfan)

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