Louise Prud’homme, vivante trois fois plutôt qu’une

Louise Prud’homme aime les voyages, la photographie et les tournesols. Elle aime son mari des 42 dernières années, ses trois enfants, ses six-petits-enfants, sa famille et ses amis. Elle aimait son emploi, elle aime maintenant la retraite. Bref, elle aime la vie. Et elle l’aimait déjà avant de passer au travers de trois épisodes de cancer.

«La vie a toujours été très importante pour moi, mais les pépins de santé que j’ai eus ont fait que j’ai eu un nouvel élan», confie celle dont l’entourage dit que ses yeux ne sont pas assez grands pour tout voir. Ce goût pour la vie, elle l’attribue en partie, à l’origine, à sa mère décédée au jeune âge de 42 ans d’un cancer du sein.

«La première fois, tu te relèves. La deuxième fois, tu te relèves moins vite. La troisième, ouf…»

Si on lui a confirmé qu’elle-même n’était pas porteuse du gène du cancer du sein, Louise Prud’homme n’a pas moins reçu en 1998, à 49 ans, un premier diagnostic de ce type de tumeur qui touche aujourd’hui une Canadienne sur neuf. Une mastectomie partielle et des séances de radiothérapie plus tard, la maladie était derrière elle.

«Je pensais que mon tour était fait», dira la résidente de Charlesbourg lorsque, dix ans plus tard, l’expérience se répète. Cette fois, on découvre une tumeur maligne dans son utérus, stade 4. Pas question de baisser les bras: «J’ai des concerts de petites filles et des games de soccer à aller voir», déclare-t-elle aux spécialistes de l’Hôtel-Dieu qui la soumettent à des rondes intensives de chimiothérapie. Avec succès.

Louise Prud’homme se serait d’abord passée de l’expression «jamais deux sans trois», mais elle l’a néanmoins faite sienne au moment de rassembler son énergie pour survivre au troisième diagnostic. Lors de sa mammographie annuelle en 2012, on détecte «un petit quelque chose» dans la cicatrice du sein gauche, opéré la première fois. L’intervention recommandée est sans équivoque: l’ablation du sein.

«Je suis bien entourée, fois 1000»

«Je ne gagne pas ma vie avec mes seins»: cette phrase, prononcée par sa mère qui avait dû subir la même opération, elle se la répète à son tour pour encaisser le coup. Un an plus tard, elle avoue qu’elle ne porte pas régulièrement sa prothèse, qu’elle trouve plutôt encombrante: «Je suis mieux dans ma peau sans», s’aperçoit-elle tout en admettant qu’elle s’en accommoderait sans doute si elle était toujours sur le marché du travail.

Du reste, l’ablation de son sein gauche n’est pas nécessairement la plus grande épreuve qu’elle ait eu à surmonter: «Apprendre à nos enfants qu’on est malade, c’est très difficile. La peine qu’on leur fait…» Mais d’être aussi bien entourée, par sa famille et ses amis, c’est aussi cela qui a fait toute la différence d’un verdict à l’autre.

«Vaincre le cancer, c’est notre but»

Ses proches l’appuient jusque dans le Relais pour la Vie, une course annuelle à laquelle elle participe depuis 11 ans pour recueillir des fonds pour la recherche, partager son témoignage et faire œuvre de solidarité avec d’autres personnes touchées de près ou de loin par le cancer, tous types confondus. Louise Prud’homme en fait sa mission en tentant de sensibiliser le plus de monde possible, avec comme résultat des dons qui avoisinent les 10 000 $ par année. «90 % des sous vont à la recherche, assure-t-elle. Vaincre le cancer, c’est notre but. Juste ça!»

Craint-elle d’ailleurs une rechute? «Je suis confiante, répond-elle. C’est sûr que c’est comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais on l’a tous. Je continue à fonctionner, à avoir des projets, des plans de voyage… La vie est belle!», conclut-elle avec une bonne humeur contagieuse.

Pour en apprendre davantage sur le Relais pour la Vie: http://www.cancer.ca/fr-ca/get-involved/events-and-participation/find-an-event-near-you/relay-for-life/?region=qc

Membre du Groupe Québec Hebdo

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