Lac-Saint-Charles: Donner le goût d’y vivre

«J’ai les deux mondes», déclare sans détour le résident de Lac-Saint-Charles, Louis Lafond. La nature à deux pas de chez lui et un accès aux grands services de la Ville de Québec à une quinzaine de minutes en automobile. L’amateur de plein air ne déménagerait pour rien au monde.

«J’ai trois kayaks, un canot, confie-t-il. Si je décide, je descends le terrain et j’y vais. Si je veux faire de la randonnée, à cinq minutes d’ici, il y a 32 km de sentier le long de la rivière Saint-Charles.» Sans oublier que l’hiver en raquette, il traverse la rue et la montagne s’offre à lui. Sa passion pour son coin de paradis n’est pas liée seulement au plein air, M. Lafond est très intéressé à l’histoire et l’art.

«On a un passé méconnu. Les richesses au niveau des peintures du lac [notamment]», fait-il valoir. Une vidéo produite par La Tête de pioche et Olivier Roberge a d’ailleurs été lancée à ce sujet dans le cadre des projections estivales de la Boîte animée sur la rue Racine. «La plus belle force de Lac-Saint-Charles, c’est son paysage», lance l’homme avec conviction. Difficile de contredire ses propos alors que de nombreux peintres célèbres sont venus à plusieurs reprises dans le secteur afin d’immortaliser les paysages de Cornelius Krieghoff à George Heriot sans oublier Lionel Fielding Downes.

Ce dernier a laissé sa trace en passant plusieurs étés à son chalet au camp Saint-Jacques à Lac-Saint-Charles. Une de ses œuvres a été immortalisée en fresque à l’Oeuvre des terrains de jeux (OTJ). L’illustration s’est envolée en fumée lors de l’incendie du centre des loisirs aujourd’hui remplacé par le Centre communautaire Paul-Émile-Beaulieu. «Quand le centre a passé au feu, ça a été une grosse perte», explique M. Lafond au sujet de la toile de Lionel Fielding Downes.

Assis sur sa terrasse arrière, le constat est saisissant. Une grande partie des œuvres peintes au 19e siècle ont été créées à partir de son terrain. «Ici, ça a été l’endroit, un petit repère pour voir un endroit superbe à peindre, ajoute le résident du secteur depuis l’âge de 12 ans. Si c’était beau au 19e siècle pour peindre, pour moi, c’est encore le cas aussi.» Lac-Saint-Charles faisait partie des points d’intérêt, des attraits touristiques à l’époque comme la chute Montmorency et le Village Huron, selon M. Lafond.

Autrefois directeur des loisirs à la Ville de Lac-Saint-Charles et maintenant directeur de section Culture, loisir et vie communautaire à l’arrondissement de La Haute-Saint-Charles, Louis Lafond profite de chaque occasion pour mettre en valeur son secteur. «J’ai fait toujours attention pour que l’on oublie pas Lac-Saint-Charles, le secteur extrême nord. Le Lac-Saint-Charles, je le compare au Royaume du Père-Noël. Beaucoup ne l’ont pas vu, ils en ont entendu parler. Quand ils viennent, ils constatent sa beauté», note-t-il.

Entraîneur d’équipes de soccer pendant 12 ans, membre du bureau de direction du Club Optimiste durant cinq ans, participant au comité de fondation de la Société d’histoire de Lac-Saint-Charles et pompier volontaire, ces rôles sont quelques exemples des chapeaux portés par le passionné en tant que bénévole. Très impliqué dans le domaine culturel et social, c’est un peu avec regret qu’il est absent pour le moment du milieu du bénévolat. «À ma retraite, on pourra peut-être faire plus de bénévolat», laisse entendre le résident de l’une des plus petites municipalités de la province avant les fusions de 2001.

Les tournois de balle-molle à Lac-Saint-Charles dans les années 70 font partie des souvenirs précieux de M. Lafond. «C’était une religion. Le tournoi pouvait attirer beaucoup de monde. Le champ était rempli de roulottes. C’était le sport national de Lac-Saint-Charles», témoigne-t-il. La communauté tricotée serrée compte encore aujourd’hui de nombreuses familles souches. La population semble avoir une conscience environnementale. Selon le livre souvenir 50e de la Société d’histoire de Lac-Saint-Charles, l’utilisation des embarcations à moteur sur le lac était déjà un débat d’actualité en 1928. «Mon environnement immédiat, ça n’a pas de prix, mentionne M. Lafond. Notre qualité de vie, on la trouve intéressante.»

Le père de trois grands enfants prévoit si la vie lui permet finir ses jours à Lac-Saint-Charles. Un de ses fils de 19 ans a même démontré de l’intérêt pour l’achat de la résidence si un jour Louis Lafond souhaite vendre. «On leur a donné le goût de leur milieu», conclut-il.

 

Mon coin de paradis

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