Quelques siècles dans le creux de la main

Roland Rowley est un passionné d’histoire. Son sous-sol est rempli d’artefacts, icônes et reproductions de l’histoire de la Nouvelle-France. Son trésor ? Un scalpel qui aurait appartenu au Dr Bonnerme, le chirurgien accompagnant Samuel de Champlain lors de la fondation de Québec en 1608.

Bien que courte et tragique, l’aventure du Dr Bonnerme à Québec fut plutôt mouvementée. Peu après l’arrivée de Samuel de Champlain et de son équipage sur le site qui allait devenir Québec, un complot d’assassinat est mis à jour. Quelques hommes conspiraient pour tuer Champlain pour ensuite livrer l’établissement de Québec aux Basques et Espagnols contre rançon. Le chirurgien Bonnerme est d’abord soupçonné et mis aux arrêts. Mais une fois blanchi, il est ensuite nommé sur le jury qui condamnera à la pendaison le véritable auteur du complot, le serrurier Jean Duval.

Malheureusement, Bonnerme mourra pendant le premier hiver. Comme plus de la moitié des hommes de Champlain, il ne survivra pas au scorbut et l’Histoire ne fera pas beaucoup plus de cas du premier chirurgien de Québec.

Pourtant, un citoyen de Loretteville pourrait bien détenir un artefact ayant appartenu à ce personnage plutôt obscur de notre histoire. Roland Rowley garde précieusement dans un coffret de sûreté un scalpel à manche d’ivoire qu’il a découvert alors qu’il était âgé de seulement 11 ans.
«C’est le scalpel du chirurgien qui accompagnait Champlain, affirme Roland Rowley. Il l’avait avec lui dans le campement de Champlain à Stadaconé.»

C’est d’ailleurs à cet endroit que M. Rowley a fait sa découverte. Alors qu’il avait 11 ans, des travaux avaient lieu à l’emplacement de l’actuel parc Cartier-Brébeuf où s’élevait le village de Stadaconé lorsque Champlain a fondé Québec. Le soir, M. Rowley venait voir ce que les machines avaient retourné. «Il y avait plusieurs choses, dont un ancien cimetière, raconte-t-il. C’est là que j’ai trouvé le scalpel.»

L’instrument est relativement en bon état. Il est doté d’un manche en ivoire et d’une lame triangulaire et fait environ 5 pouces de long.

M. Rowley n’a toutefois pas fait authentifier sa découverte. D’ailleurs, il n’en voit pas la nécessité. «Celui qui l’examine peut bien dire n’importe quoi. Moi, je sais que c’est le scalpel du chirurgien de Champlain. C’est ce qui importe.»

Si jamais un musée se montre intéressé, il serait enclin à s’en départir. À condition cependant que l’instrument soit attribué à son propriétaire original, le Dr Bonnerme.

Histoire et reconstitutions

Un passionné d’histoire, Roland Rowley? «Un peu, oui!» répond-il en montrant ses réalisations. Car cette passion devient la matière première des reconstitutions auxquelles il a consacré un nombre incalculable d’heures.

Sa pièce maîtresse est sans aucun doute sa chapelle. Trônant encore fièrement dans sa cour, la chapelle est une reconstitution d’une chapelle de Nouvelle-France. Toit et clocher en cuivre, vitraux, carillon, M. Rowley a tout fait lui-même. Sa seule déception? Il n’a pu la présenter au Pape Jean-Paul II lors de sa visite à Québec. Pour l’occasion, M. Rowley a même monté la chapelle sur une remorque. «Nous avons tout de même pu l’exposer à Loretteville», se console-t-il.

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