Faire route avec: le rôle de Michel Drouin

Vous le croiserez peut-être lors de votre randonnée de bicyclette, au gym ou même à un spectacle rock. Michel Drouin souhaite être simplement «avec les gens». Précisément, il mentionne «faire route avec». Arrivé de l’Île d’Orléans l’automne dernier, l’homme d’Église découvre tranquillement sa nouvelle paroisse, Notre-Dame de Vanier.

Vêtu d’un polo et d’un jeans, le curé incarne une nouvelle génération de prêtres. Pas de soutane en vue ni de col romain. Un look qui peut surprendre. «Les gens ont l’impression que l’on reste toujours enfermé ici et que c’est très strict. […] Il y a comme cette évolution-là que les gens n’ont pas vue. […] En même temps, on nous voit habillés en t-shirt et en jeans. On dit: qu’est-ce que c’est que ça? On veut qu’on évolue, mais pas trop vite. C’est ce que je vois de plus en plus.»

Le travail demeure sensiblement le même qu’autrefois ou que celui effectué à l’île d’Orléans pendant 14 ans. Le défi consiste à rejoindre les paroissiens, les familles et les jeunes. «Avant, les gens venaient vers nous, maintenant c’est à nous d’aller vers eux», fait-il remarquer.

La journée typique du prêtre est composée de temps de prière, de temps de célébration eucharistique et de rencontres préparatoires de baptême, de mariage et de funérailles. À tout cela s’ajoutent des discussions avec les paroissiens au presbytère.

À Vanier, le premier mariage que Michel Drouin a célébré a lié pour l’éternité deux résidents originaires d’Afrique. Nul doute, le portrait de la communauté est différent de celui de l’Île d’Orléans. Depuis une dizaine de mois, le responsable de la paroisse a célébré plus de funérailles que de baptêmes. «Il y a toujours entre six et huit enfants par mois à baptiser. Les funérailles, c’est pratiquement chaque semaine», confie-t-il.

Il n’est pas rare de célébrer des funérailles après un mariage. Certaines situations sont plus dramatiques que d’autres, le décès est toujours difficile. Son objectif: «prendre des mots que les gens comprennent, dire la parole de Dieu avec des paroles d’aujourd’hui».

Pour rester toujours en contact avec ce que vivent les familles, le célébrant garde en tête que le décédé est le fils, la mère ou le père de quelqu’un. «On n’est pas insensible à leur peine et à leur tristesse, estime-t-il. À partir du moment où l’on est insensible, je pense qu’il faut s’en aller.» C’est donc avec les endeuillés qu’il vit la peine. De là l’importance des moments permettant d’évacuer toutes ses émotions avec des amis et la famille.

Il n’y a pas juste le travail dans la vie d’un curé

«On ne fait pas que travailler», fait-il cependant remarquer. M. Drouin apprécie les bons repas partagés entre amis. Sa discothèque est remplie d’albums. Quelques disques de musique classique. Soudain, des albums de Metallica, Bryan Adams ainsi que de Def Leppard sortent du lot. À l’intérieur d’une pochette, le billet du spectacle de Bryan Adams en 1998. Le passionné de musique devait justement retourner voir le chanteur canadien. La lecture, le vélo, le patin à roues alignées et l’entraînement en salle l’occupent aussi. Au cours des dernières années, il s’est aussi rendu en République dominicaine avec ses parents. Parce qu’un curé peut aussi prendre des vacances.

Être avec

Demain (31 mai), M. Drouin célébre ses 20 ans d’ordination. Avec les années, il a défini son approche. «Je vise toujours la simplicité, lance-t-il. Être proche des gens, accueillir l’autre avec ses forces et ses limites. Ce n’est pas toujours facile, je suis humain. Des fois, ça nous agace, mais en même temps, on a à faire route avec ces gens-là. Rire avec eux quand c’est le temps de rire, pleurer, m’amuser avec eux, discerner.»

Le prêtre veut «être église là où on en a besoin.» Il ne sera donc pas surprenant de le voir marcher dans les parcs et aller à la rencontre des jeunes notamment. Il veut s’intéresser à ce qu’ils font et aller les voir jouer au soccer et au hockey. C’est la clé pour les rejoindre, croit-il.

À l’Île d’Orléans, son lieu de prédilection était le quai, le lieu de rassemblement. Il ne lui manque qu’à trouver «le quai» vaniérois. C’est d’ailleurs ce qu’ont souligné les paroissiens de l’Île d’Orléans à son départ: sa présence à l’extérieur de l’église. Pour l’instant, le défi de la première année est un temps d’apprivoisement et de rencontres informelles. Comme l’arbre, le prêtre, insulaire dans l’âme, fait tranquillement ses racines à Vanier.

 

 

L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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