Plus d’informatique pour accrocher les jeunes à l’école

Dans la classe, deux enseignantes sont présentes afin de répondre aux besoins particuliers des jeunes. La plupart des cours sont donnés dans le même local et des ordinateurs y ont été installés afin de permettre de lier la matière aux technologies de l’information et des communications. Le groupe est constitué d’élèves de première secondaire ayant des difficultés de comportement, d’organisation ou de motivation. Il s’agit de la première cohorte du nouveau programme Créatic à l’école secondaire Roger-Comtois.

«On a voulu faire une classe qui va les amener à modifier leurs comportements pour qu’ils aiment l’école», explique le directeur de l’établissement scolaire à Loretteville, François Demers. Alors que la tendance au Québec est de diminuer le nombre d’élèves dans les classes et donner plus de cours de base, le programme spécialisé Créatic propose plus de cours d’informatiques et deux fois plus de périodes d’éducation physique qu’au régulier.

«L’informatique, c’est accrocheur pour les garçons», note M. Demers faisant référence à la persévérance scolaire. Il s’agit d’ailleurs d’une mesure d’aide découlant du programme éducatif à Roger-Comtois. Sur 26 élèves provenant presque uniquement du primaire, quatre filles seulement ont été sélectionnées. L’objectif est de faciliter la transition vers le niveau secondaire.

Comme à l’école primaire, l’enseignant demeure tout au long de l’année avec le même groupe. Ce tuteur est assigné au nouveau programme afin de procurer une présence constante à l’exception des cours d’anglais et d’éducation physique. «On accueille les jeunes à la porte pour qu’ils sentent qu’il y a quelqu’un qui s’occupe d’eux», poursuit le directeur.

Un local a été dédié à Créatic pour faciliter l’organisation des jeunes et de la classe. Bâti sur mesure, le programme spécialisé et unique est le fruit de l’imagination du personnel de l’école secondaire située à Loretteville.

Créatic: un pas vers la persévérance scolaire

Lors de la rencontre de remise des bulletins, le directeur de l’école a pu constater un début de changement. «Le projet a changé la vision de l’école, selon des parents», soutient M. Demers. Les journées semblent plus attirantes avec l’informatique ou l’éducation physique à entendre quelques élèves sondés.

Lors du passage de L’Actuel, les 26 jeunes confectionnaient des signets pour la Saint-Valentin à l’aide des ordinateurs. Guidés par les deux membres du personnel enseignant, les élèves créent au gré de leur inspiration. «Il y a beaucoup de changements, note l’enseignante Emmanuelle Clément. Au début, il y a eu de la difficulté pour l’adaptation. Maintenant, on est un groupe, une famille. Il y a de l’entraide.» Mme Clément conçoit ses cours d’informatique de façon différente pour ce groupe. Il faut que les jeunes apprennent en travaillant, le projet doit être stimulant. «C’est un bonbon dans leur semaine», ajoute-t-elle.

«Quand je regarde mon horaire et que je vois que j’ai de l’info, je suis content», laisse tomber Jeffrey Bergeron. À ses côtés, Charles Bédard-Mercier confirme également ses propos tout en ajoutant que la présence d’un tuteur en classe est aussi bénéfique. «Ils savent nos faiblesses et nous forcent à les améliorer», complète-t-il.

Tout à coup la cloche se fait entendre, le prochain cours de géographie et histoire débutera dans quelques minutes. La plupart des jeunes sont déjà assis à leur place pendant que l’enseignante demande le silence. À l’extérieur, la tutrice Nancy Dubé s’assure qu’une élève se sent bien. Alors que le cours se serait habituellement arrêté le temps de l’intervention, l’enseignement de la matière peut se poursuivre sans problème. «On a deux paires d’yeux, répond Mme Dubé. On est à même d’intervenir plus rapidement. On prend le temps de créer un lien affectif.» Le but est de raccrocher l’élève ou même les accrocher puisque certains d’entre eux n’ont jamais aimé réellement l’école. Le programme Créatic est en place depuis plus de quatre mois et les enseignants constatent peu à peu les petites réussites comme pour Eliot Grenier. «J’aime mieux aller à l’école que lorsque j’étais au primaire», lance-t-il sans hésiter.

La direction de l’école secondaire Roger-Comtois évalue présentement les différents scénarios possibles en vue de la fin de cette année scolaire. La principale possibilité est de réintégrer ces 26 jeunes dans le programme régulier. «Ça va prendre une zone de transition», conclut le directeur, François Demers.

L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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