Aniouchka Sioui: créatrice de mascottes

Dans son appartement de Wendake, Aniouchka Sioui conçoit des petites merveilles en peluche. Avec l’aide de son chum, la jeune femme construit des animaux à poil géant: des mascottes. Il s’agit d’une passion nommée en anglaisfursuiting.

Autodidacte, elle a créé en quelque sorte son emploi qu’elle occupe à temps partiel, en plus d’être caissière dans une station-service. «Je ne savais pas que j’irais là-dedans, avoue-t-elle. Le fait que j’ai tout trouvé toute seule, wow! Je suis contente, c’est comme un trophée.»

En octobre 2011, à la suite de la tenue de la Mascarade de l’Halloween, Aniouchka Sioui farfouille pour confectionner son propre Dragon géant. Elle magasine, effectue des recherches sur Internet et découvre tout un univers inconnu celui des furries (furry c’est-à-dire peluche). Il s’agit de passionnés de mascottes à poil. Sur Internet, il y en a de toutes sortes des reproductions d’animaux d’un peu partout dans le monde ainsi que des personnages sortis tout droit de l’imaginaire. «Ils le font et le réalisent. Ça m’impressionnait», confie-t-elle.

Son premier costume, l’ours Domino, est né de cette découverte. La jeune femme est allée se procurer de la fourrure de tapis pour confectionner une queue, des pattes et une tête. Le textile est assemblé avec de la colle chaude. Une fois affichée sur Internet, la création se vend immédiatement. Encouragée, Aniouchka se lance dans la construction d’un second personnage Paradoxe.

Et voilà, les affaires prennent leur envol et l’atelier de fabrication de fursuiting nommé Fur the win Studios ouvre. Les commandes ont commencé à entrer. Au moment d’écrire ces lignes, huit costumes sur mesure avaient été conçus comme une tortue, un panda, un loup gris, un renard, un sergal ainsi qu’un castor. L’artiste huronne wendat recense 17 demandes dans le carnet de commandes à venir. Elle a de quoi s’occuper pour plus d’une année. «À chaque fois qu’un costume part, c’est un petit deuil», constate-t-elle.

Les possibilités semblent infinies, les exigences varient d’une personne à l’autre. Les acheteurs sont divers, principalement des collectionneurs résidant au Québec, mais aussi aux États-Unis. La valeur des mascottes diffère. Sur Internet, les prix fluctuent entre 1500$ à 5000$.

«Tout évolue. On a commencé avec un petit rasoir et là, on en a acheté un autre. On gagne du temps de plus en plus», explique la jeune femme. En moyenne, 130 heures sont investies par costume. La créatrice wendat espère compléter le boulot en 80 heures éventuellement.

Le travail n’est pas simple, la bête doit être dessinée, découpée et adaptée au physique de l’acheteur. Une attention toute particulière est portée aux yeux, au nez et aux dents ajoutés au visage. Son conjoint et elle ont de nouveaux projets. Ils souhaitent faire évoluer le corps des mascottes en vue de leur donner du volume. D’ailleurs, la femme dans la vingtaine se fixe l’objectif qu’une amélioration soit apportée à chaque création. Le produit est développé de fois en fois.

«J’ai étudié tous les personnages sur Internet pendant deux semaines», mentionne-t-elle. Ces recherches lui permettent de connaître précisément l’anatomie des créatures. La finition nécessite plusieurs retouches. Elle a même confectionné un mode d’emploi pour l’entretien des mascottes.

Les curieux peuvent visiter le groupe Facebook Fur the win Studios   afin de suivre l’évolution des travaux. Aniouchka souhaite développer un site Internet en 2013.

L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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