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Le rêve brisé des jumeaux Abraini

JUDO. Participer aux Jeux du Québec, tel était le rêve partagé par les jumeaux non identiques John et William Abraini, deux judokas âgés de 13 ans. À moins de deux semaines du grand départ, John s’est cassé le coude lors d’un entraînement. Aussitôt, William s’est donné la mission de remporter une médaille pour son frangin, né quinze minutes avant lui.

William (à gauche) tentera de briller aux Jeux du Québec en judo. Son frère jumeau, John, blessé, l’encouragera.

(Photo TC Media – Charles Lalande)

Premier au Québec chez les 38 kilos et moins, William défendra sa couronne chez les -42 kg à Alma. Son frère devait quant à lui s’exercer dans la catégorie de poids des -46 kg.

«Je me suis cassé l’humérus. Tout de suite, je savais que c’était grave. Je suis en arrêt total pour trois mois. C’est difficile, mais je vais y aller pour encourager mon frère», a raconté John, les larmes aux yeux.

Leurs parents, Hélène David et Jacques Abraini, concèdent qu’il s’agit d’une épreuve difficile pour leurs enfants qui s’entendent à merveille : «William m’a même dit qu’il aurait préféré que ce soit lui», a admis la mère, touchée par l’empathie du plus jeune.

À ses débuts au judo, John dominait ses rivaux. Par la suite, la nervosité s’est emparée de lui, de sorte qu’il a perdu un peu de galon : «J’avais peur de perdre, j’avais peur de décevoir les autres», a dit celui qui s’est mis à écouter, et à jouer, de la musique pour chasser la nervosité.

«Il a réglé ses problèmes [liés au stress]. Cette année, il était en pleine progression. Il était classé en septième position au Québec et il visait une participation au Championnat canadien. C’est vraiment dommage pour lui», a dit William qui entend remporter une médaille, et ainsi la partager avec son aîné.

À la sauce européenne

Nés en France, les jumeaux ont pratiqué quelques disciplines sportives (soccer, rugby et natation) avant d’essayer le judo. Un véritable coup de foudre pour les deux, alors âgés de 4 ans.

Débarqués au Québec trois ans plus tard, ils ont continué à se développer. Ils ont même croisé le fer à une seule reprise.

«Un combat très serré que William avait emporté par décision», se rappelle le père, sans doute soulagé de voir ses fils se bagarrer sur le tapis de compétition, plutôt qu’à la maison!

Il se pourrait que l’année prochaine, le nid familial quitte la Vieille Capitale pour retourner en France, pour une période de six ou douze mois, en raison de l’emploi de M. Abraini.

«Notre père est un chercheur en neurosciences. Il a découvert un médicament, il a un brevet», de dire William, visiblement très fier du paternel.

«En Europe, le judo est un sport populaire. Ça ouvre plus de portes qu’au Québec. Cet été, on va partir à Cuba et en Europe pour des vacances, mais on va en profiter pour faire du judo, surtout que je vais retrouver mon bras», a ajouté John, sourire en coin.

Québec Hebdo

La famille Abraini est tissée serrée, autant dans les joies que dans les peines.

(Photo TC Media – Charles Lalande)

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