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Le combat d’Aaron Dutra

L’ancien défenseur des Remparts de Québec, Aaron Dutra, est déterminé à faire une différence auprès de la communauté LGBTQ. 

Aaron Dutra (à gauche) en compagnie de son ami Sea Addis, les deux fondateurs du mouvement You Can Play Ryerson

Photo fournie par Aaron Dutra

L’homme de 22 ans dit être «très inspiré» par Brian Burke, un homme de hockey bien connu dans la LNH. En 2012, ce dernier avait créé avec deux partenaires le mouvement You Can Play, qui se consacre à assurer l’égalité, le respect et la sécurité des athlètes, entraîneurs et partisans, sans égard à l’orientation sexuelle et/ou à l’identité de genre.

Dutra est conscientisé à la cause depuis plusieurs années. Son oncle et son meilleur ami de l’école secondaire sont homosexuels.

Son implication a commencé de façon tangible à l’été 2017 lors d’une conversation avec son pote Sean Addis. «Je voulais aider à établir un environnement sécuritaire, alors nous avons fondé You Can Play Ryerson (YCPR)», explique-t-il, remerciant l’ouverture de son université au projet.

Culture homophobe

Lors de sa carrière de joueur, l’Ontarien a pu constater «l’énorme culture homophobe dans le hockey».

«Les gens ne sont pas nécessairement homophobes, mais ils utilisent de telles insultes sur la patinoire, particulièrement au niveau junior», précise-t-il.

Quand le défenseur entendait un coéquipier utiliser un tel langage, il s’empressait d’aller le voir, lui disant: «Je m’en fous quelles sont tes croyances, n’utilise pas ces mots, ils peuvent blesser les gens. Tu ne sais pas ce qu’ils vivent.» Bien souvent, le message était compris.

Des rencontres marquantes

Au cours de la dernière année, le futur journaliste sportif a eu l’occasion de s’entretenir avec deux sportifs marquants dans la cause qu’ils chérissent: Chris Mosier, triathlète, qui a marqué l’histoire en étant le premier à joindre une équipe nationale américaine avec un genre différent de celui qui lui avait été assigné à la naissance, ainsi que Brock McGillis, le seul joueur de hockey professionnel ouvertement homosexuel.

«Honnêtement, j’aurais pu les écouter pendant des heures. Leurs témoignages étaient tellement intéressants! Brock racontait qu’avant de faire son coming out, sa plus grande peur était que cela mette fin à sa carrière. Ça n’a pas de sens!», plaide l’ancien #9 des Remparts.

Dutra, que l’on voit ici en octobre 2016 lors du match en rose pour le cancer du sein. Selon lui, une «Pride Night» aurait le même potentiel de succès.

Photo Métro Média – Charles Lalande

Toujours selon Dutra, le hockey junior canadien est «en retard sur la LNH» à cet égard. L’an dernier, une seule équipe de la LHJMQ a organisé une Pride Night, soit les Sea Dogs de Saint-Jean, tandis que toutes les formations de la LNH l’ont fait.

«Brock était présent à Saint-Jean et il veut que la Ligue canadienne de hockey s’implique davantage. Que les 18 franchises tiennent une Pride Night, je veux voir ça, un peu comme on voit avec le match en rose pour le cancer du sein.»

Semaine de la fierté

En juin, à Toronto, se tenait le mois de la fierté gaie. Le point culminant de l’événement – et de la première année d’implication d’Aaron Dutra et Sean Addis – fut la marche de la fierté trans. Une dizaine de personnes de YCPR y ont participé. Pour le principal intéressé, c’était la troisième année consécutive qu’il défilait dans les rues de Toronto, brandissant le drapeau arc-en-ciel.

Un défi pour la prochaine année: convaincre des étudiants-athlètes masculins de l’Université Ryerson de joindre le mouvement. «Il y a encore de stigmatisation lorsqu’un homme hétérosexuel s’implique dans cette cause. Beaucoup de gens croient automatiquement qu’il est gai, mais tu n’as pas besoin de l’être pour aider. Tu as juste besoin d’être toi-même.» 

Quelques clubs sportifs ont voulu appuyer la cause, notamment les clubs de basketball qui ont tenu une Pride Night en novembre dernier.

Photo fournie par Aaron Dutra

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