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Le SSF retire le chandail d’un Joé Juneau ému

HOCKEY. Pour la quatrième fois de sa vie, Joé Juneau a vu son chandail être retiré par un alma mater. Visiblement, l’homme de 48 ans ne s’y habitue toujours pas. «C’est toujours aussi spécial à chaque fois.»

Honoré à Pont-Rouge, sa ville natale où le centre récréatif local porte son nom, son numéro gravite également dans les hauteurs au Cégep Lévis-Lauzon (hockey collégial québécois) et à l’Institut polytechnique Rensselaer (NCAA), les deux formations qui ont suivi son passage de deux saisons avec les Gouverneurs de Sainte-Foy, de 1983 à 1985.

«Il n’y a pas plus bel hommage pour un hockeyeur. J’ai été très ému [au cours de la cérémonie]. Il aurait été anormal de ne pas l’être.»

À son premier camp d’entraînement, il sortait du Bantam CC de son «petit village» comme il aime l’appeler.

L’entraîneur-chef de l’époque, Jean-Louis Létourneau, l’utilisait sporadiquement sur la surface glacée, les fois où il ne le plaçait pas dans les gradins.

«La marche était très haute. Tous mes coéquipiers avaient joué ‘’AA’’ toute leur vie. C’était un grand accomplissement d’être choisi dans le Midget AAA.»

Encore aujourd’hui, Létourneau se rappelle de l’impressionnante condition physique de son ancien poulain, avec qui il n’a jamais perdu le contact.

«Au test du VO2Max, il avait fait 19 paliers, c’était incroyable de voir ça à 16 ans. La meilleure marque avait été de 16 paliers.»

«Il était d’abord et avant tout un passeur exceptionnel. Il a aussi fait les sacrifices que les jeunes ne font pas aujourd’hui», a ajouté le coach dont le règne derrière le banc avait duré 11 saisons.

L’anecdote du bâton coupé

À sa deuxième saison, Juneau connaît des débuts plutôt timides sur le plan offensif. Il n’avait récolté que trois points, alors que les meilleurs du circuit avaient déjà atteint la trentaine.

Le pilote Létourneau change alors les combinaisons, et son adjoint, Simon Robitaille, ordonne au #9 de couper son bâton, jugeant qu’il était beaucoup trop grand.

«Il a fini par débloquer, et tranquillement, il a rejoint tous les meilleurs pointeurs du circuit», se rappelle encore M. Robitaille.

Sur le plan collectif, les Gouverneurs terminent l’année en force, atteignant la grande finale québécoise face aux Lions du Lac-Saint-Louis. Toutefois, une défaite crève-cœur en 7 matchs prive l’équipe d’un championnat.

«On aurait dû gagner», a insisté Juneau, qui n’avait pas participé à l’ultime rencontre, en raison d’une suspension.

Pour les jeunes du Nunavik

En 2006, il a fondé le programme de développement par le hockey pour les jeunes du Nunavik. Depuis, il cumule les petits miracles dans ces communautés où les enfants ne grandissent pas dans des conditions faciles. Le hockey et l’école les gardent sur le droit chemin.

«C’est plaisant pour eux de voir leur coach être honoré. Ils savent que j’ai joué dans la LNH, mais ils ne connaissent pas mon parcours avant.»

Son programme, qui en est à une 11e année, va bien, a dit le principal intéressé. Il a d’ailleurs embauché de nouveaux entraîneurs adjoints, des joueurs de la première cohorte. Un bel exemple de réussite.

«Ce qu’il fait là-bas, c’est de toute beauté», ont louangé messieurs Robitaille et Létourneau.

Québec Hebdo

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