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Une commotion pousse Ugo Cavalancia à quitter le Rouge et Or

FOOTBALL. Le joueur de ligne défensive Ugo Cavalancia a choisi de quitter le Rouge et Or de l’Université Laval en raison de ses maux de tête persistants avec lesquels il doit composer depuis un an. 

Ugo Cavalancia a disputé deux saisons avec le Rouge et Or de l’Université Laval.

(Photo gracieuseté – Mathieu Bélanger, Rouge et Or)

«J’ai constamment mal à la tête. Au moindre effort physique ou de concentration, la pression dans le devant de ma tête augmente. Nous avons tout essayé, je n’ai pas vu d’amélioration, de sorte qu’un retour au jeu était impossible cette saison. Étant incapable d’aider le club, j’ai décidé de le quitter», explique l’homme de 23 ans.

Un choc à la tête subi l’été dernier l’a tenu loin du terrain de football pour sa troisième année avec le Rouge et Or. L’étudiant en administration des affaires a également été contraint d’alléger sa charge de cours.

À l’aube de ce qui aurait été sa quatrième campagne au sein du programme qui a remporté neuf titres canadiens depuis sa création en 1996, Cavalancia a annoncé sa décision à ses entraîneurs et à ses coéquipiers.

«Ce fut très émotif. Je n’ai jamais rencontré quelque chose d’aussi solide que la chimie au sein du vestiaire d’un club sportif. J’ai créé des liens tellement forts avec ces gars-là. Ce sont des amis pour la vie», mentionne celui qui continuera de suivre son alma mater.

Cavalancia (94) s’ennuiera de ses coéquipiers, particulièrement de Mathieu Betts (9), que l’on voit à sa droite.

(Photo gracieuseté – Mathieu Bélanger, Rouge et Or)

Un retour?

Pour l’instant, sa décision est d’arrêter le football, mais attention avant d’utiliser le mot retraite étant donné que le principal intéressé n’écarte pas la possibilité de revenir en 2018 pour sa cinquième et dernière saison d’admissibilité au football universitaire canadien.

Toutefois, il ne sait pas si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Publiée le 25 juillet dernier, une étude menée par la docteure Ann McKee, de l’Université de Boston, a suscité de vives réactions aux quatre coins de la planète football. 202 cerveaux de joueurs décédés ont été méticuleusement analysés. Du nombre, 177 ont présenté des traces d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie associée aux commotions cérébrales.

«J’ai pris ma décision en pensant à long terme. Une saison de football ne vaut pas ma santé, confie celui qui a joué 11 ans au ballon ovale. J’ai encore plusieurs années devant moi et je ne voulais pas vivre avec ces maux de tête toute ma vie.»

Cavalancia (94) lors d’une joute contre l’Université St-Fx.

(Photo gracieuseté – Yan Doublet, Rouge et Or)

Coach Ugo!

Une fois son baccalauréat complété, Ugo Cavalancia aimerait voyager et décrocher un poste d’entraîneur au sein d’une formation intéressée à l’embaucher. Son rêve : travailler à temps plein dans le football. Au-delà de l’enseignement de ses connaissances sportives, il veut conscientiser les gens.

Il a décidé de partager son témoignage dans une généreuse entrevue en espérant que son message incite les sportifs à ne pas prendre les commotions cérébrales à la légère : «J’avais moi-même hésité à aller voir le physiothérapeute, mais des amis m’ont fortement recommandé de le faire. Je ne voulais pas recevoir le diagnostic que je craignais, par peur de perdre ma place dans la formation. C’est une mentalité à enrayer de notre orgueil d’athlète.»

Québec Hebdo

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