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Homme à tout faire du basketball chinois

Jean-Philippe Poulin a toujours carburé à l’adrénaline que le sport peut faire ressentir. Avec la physiothérapie, il a opté pour un métier qui accompagne les athlètes et chevauche ce besoin de ressentir de grandes émotions. Quand la possibilité d’aller séjourner en Chine pour devenir le thérapeute de l’équipe professionnelle de basketball du KungFu de Chongson s’est présentée, le Carougeois d’origine n’a pas hésité longtemps.   

L’équipe du KungFu a conservé une fiche immaculée de dix victoires et aucune défaite à domicile pendant la saison régulière.

Photo gracieuseté – ABL Glenn Michael Tan

Cette proposition venait à point, car l’homme de 36 ans était dans un creux de vague professionnel et avait besoin d’un nouveau défi. «Charles Dubé-Brais m’a contacté pour savoir si ça pouvait m’intéresser parce qu’il venait d’être nommé à la barre de l’équipe, j’ai sauté sur l’occasion», ajoute celui qui a été physiothérapeute pour les défunts Kebs de Québec (basketballl) et aussi pendant plusieurs saisons avec les Capitales de Québec (baseball).

Il devait toutefois avoir l’approbation de sa partenaire de vie avant d’embarquer dans l’aventure de six mois. «J’ai une fille en bas âge et je suis très reconnaissant qu’elle ait accepté la lourde tâche de s’en occuper seule afin de me laisser partir. Il n’y a rien qui serait arrivé sans son accord!»

Choc culturel

Partir en Chine pour s’occuper des athlètes d’une formation de la ASEAN Basketball League (ABL) comporte son lot d’expériences. «La nourriture est tellement différente de ce qu’on trouve ici, c’est vraiment quelque chose à laquelle il faut s’adapter. J’ai même fait l’expérience de goûter à du serpent.»

C’est cependant sur le terrain où la différence de mentalité entre l’Occident et l’Orient était évidente. «Les Chinois représentent un réel défi à entraîner. Ils sont habitués à jouer au basketball longtemps et à très basse intensité alors que la rigueur d’une équipe professionnelle est le contraire. Ils sont centrés sur eux-mêmes et ils arrivaient rarement à l’heure aux pratiques et aux réunions d’équipe. Tu fais aussi vraiment le saut quand tu les vois fumer après les entraînements! Cependant, la présence de joueurs internationaux donnait un gros coup de main pour bâtir une mentalité gagnante.»

La communication est aussi un enjeu majeur alors que pour discuter avec les athlètes chinois, un traducteur doit être présent. Lorsque celui-ci était occupé, la communication par signe ou les applications de traduction sur un téléphone intelligent étaient souvent les options choisies par Jean-Philippe pour localiser l’endroit des blessures de ses athlètes. 

Il n’était pas rare pour l’assistant entraîneur de laisser tomber son crayon pour aller soigner un joueur sur le terrain.

Photo Métro Média – Jean Carrier

Nouvelle fonction

En raison de son passé d’entraîneur et d’ancien basketteur au Séminaire Saint-François, Jean-Philippe essayait aussi de s’impliquer dans les pratiques. Une tournure différente à son aventure est survenue à mi-saison alors que l’entraîneur adjoint a été congédié. «Je suis devenu de facto l’entraîneur adjoint. Chuck (l’entraîneur-chef) avait confiance en moi et je connaissais ce qu’il essayait d’implanter comme système et comme mentalité. J’étais tellement heureux de coacher à nouveau et de participer à la préparation des stratégies, je suis retombé en amour avec le basket!»

Toutefois, cette situation a donné lieu à quelques moments loufoques alors qu’en pleine partie, il n’était pas rare pour le nouvel assistant entraîneur de laisser tomber son crayon pour aller soigner un joueur sur le terrain. Une polyvalence lui permettant de jouer sur deux tableaux.  

Championnat

Malgré toutes ces embûches, la saison du KungFu s’est déroulée à merveille alors que l’équipe a terminé au premier rang avec une fiche de 15 victoires et 5 défaites juste devant Hong Kong au deuxième rang. Cependant, l’équipe n’a pas été en mesure de concrétiser ce championnat de saison régulière en séries éliminatoires.  Ils se sont inclinés en deux parties face au Mono Vampire de Bangkok.

Même si la fin de saison s’est terminée abruptement, Jean-Philippe voit son expérience comme très positive. «J’ai appris tellement de choses et c’est certain que j’ai adoré quand ma blonde et ma petite sont venues me rejoindre pour passer un gros cinq semaines. J’ai vécu plein de choses différentes et c’est une expérience que je recommencerais demain matin! Je garde mes options ouvertes et on verra bien ce que l’avenir me réserve», conclut le physiothérapeute, avec un sentiment de fierté face au travail accompli.   

Pour visualiser la dernière partie du KungFu de Chongson http://aseanbasketballleague.com/event/863624/

Le KungFu lors d’un temps d’arrêt

Photo gracieuseté – ABL Glenn Michael Tan

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