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Karen Paquin forcée de choisir

RUGBY. Quelques semaines après avoir connu l’euphorie d’une médaille de bronze aux Jeux olympiques, Karen Paquin est contrainte de faire un choix entre la majeure partie de son salaire et la Coupe du monde de rugby qui aura lieu en Irlande l’été prochain.

«J’ai pris ma décision en décembre, et tout était beau avec l’entraîneur [John Tait] lorsque j’en ai discuté avec lui. Il y a un ou deux mois, j’ai reçu un courriel m’informant que tout avait changé.»

L’athlète de 29 ans, native de Charlesbourg, était à Rio avec le programme olympique du rugby à 7.

Médaillée d’argent à la Coupe du monde en 2014, Paquin est déterminée à y retourner, pour aider son pays à monter d’une marche sur le podium en rugby à 15.

Rugby Canada l’a informé que si elle y participe, elle doit renoncer au rugby à 7 et du financement qui vient avec, ce qui représente une importante partie de ses revenus.

«On parle d’une somme d’environ 30 000 dollars, et du 50 000 dollars [au total] que j’aurais pu avoir.»

Sa situation actuelle est qu’elle n’aura pas de financement jusqu’au mois de décembre. De janvier à juin, elle peut retrouver le groupe des 7, mais cela impliquerait qu’elle manquerait deux matchs internationaux [sur un total de huit] en préparation de la Coupe du monde.

De prime abord, elle veut s’impliquer à 100% dans la préparation avec ses coéquipières. Puis, elle ne veut pas perdre de précieuses minutes sur le terrain.

Si ce n’était que d’elle-même, l’argent ne serait pas distribué selon le nombre de joueuses, mais bien sur l’importance de la compétition à venir.

Outre une blessure majeure ou une décision de l’entraîneur à l’effet qu’il lui préfère d’autres joueuses, rien n’empêchera Paquin d’aller à la Coupe du monde.

«Ce sont trois semaines d’intensité. La médaille d’argent [remportée en 2014], je l’ai sur le cœur, elle donne l’impression d’un travail inachevé», a lancé l’ancienne étudiante-athlète du Rouge et Or de l’Université Laval, également bachelière en génie chimique.

«Le rugby à 15 est ce qu’il y a de plus inclusif. Nous créons un esprit d’équipe excessivement fort, puisqu’il y a des joueuses qui travaillent dans l’ombre pour que d’autres se démarquent.»

Former la relève

Paquin n’a jamais caché à quel point elle voulait encourager les filles à pratiquer des sports, et pourquoi pas le rugby!

«De nombreuses statistiques prouvent que les filles abandonnent le sport à l’âge de 14 ou 15 ans. Souvent, parce qu’elles n’ont pas de modèles. Il faut briser les barrières, puisque l’activité physique est tellement importante à plusieurs niveaux.»

Quant à sa carrière personnelle, elle continuera à jouer tant et aussi longtemps que son corps lui permettra. Ensuite, elle s’impliquera dans le développement de la prochaine génération, possiblement en tant qu’entraîneur.

Québec Hebdo

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