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Quand le cœur flanche en pleine course

L’arrivée du printemps coïncide avec le retour des nombreuses compétitions pour les sportifs amateurs, les week-ends, aux quatre coins du Québec. Certains athlètes plus endurants relèveront des défis hors du commun : un marathon (course de 42,2 km), un triathlon olympique (1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course) ou même un Ironman (3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course). Ces épreuves sportives peuvent toutefois virer au drame pour certains d’entre eux.

Pépin cardiaque en pleine course estivale.

(Photo – Deposit Photos)

Par Agence Science-Presse

Au Québec, deux hommes sont décédés subitement, en août 2017, lors de compétitions d’envergure. Un médecin de 42 ans est mort durant l’épreuve de course de l’Ironman de Mont-Tremblant (La Presse, 23 août 2017). Durant le Marathon SSQ Lévis-Québec, un homme de 30 ans a perdu la vie après s’être effondré à deux kilomètres de l’arrivée de l’épreuve du demi-marathon (21,1 km). En vingt ans d’existence, deux autres décès sont arrivés durant cet événement, en 1999 et 2008 (Ici Radio-Canada Québec, 27 août 2017). Les organisateurs n’ont pas dévoilé les causes des deux décès de l’été 2017.

Aux États-Unis, 135 décès ou arrêts cardiaques réanimés sont survenus, entre 1985 et 2016, lors de compétitions de triathlon, en majorité chez des hommes (85 %) âgés en moyenne de 47 ans. Ces données proviennent d’une étude publiée en octobre dans la revue scientifique Annals of Internal Medicine. Les données ont été répertoriées notamment du U.S. National Registry of Sudden Death in Athletes et des registres de la fédération sportive USA Triathlon (USAT).

« Dans notre enquête de plus de neuf millions de triathlètes, les morts subites [environ 80 % des décès], les arrêts cardiaques et les décès liés à un traumatisme n’étaient pas rares », concluent les chercheurs américains, dont trois travaillent au Minneapolis Heart Institute.

Près de la moitié des incidents (49 %) ont eu lieu durant une course de courte distance. Sur les 68 participants dont l’expérience en compétition était connue, 38 % d’entre eux en étaient à leur premier triathlon. La majorité des morts subites et des arrêts cardiaques (67 %) sont arrivés lors de l’épreuve de natation. Les chercheurs n’ont pas pu expliquer avec certitude cette particularité.

Plus risqué chez les hommes de plus de 40 ans

Pour la période 2006 à 2016, l’incidence de mortalité ou d’arrêt cardiaque parmi les quelque 4,8 millions de participants à une compétition sanctionnée par la USAT se chiffre à 1,74 par 100 000 participants. Cette incidence est trois fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes, respectivement 2,40 et 0,74 par 100 000 participants.

Le taux de décès et d’arrêts cardiaques par 100 000 participants était 3,3 fois plus élevé pour les hommes âgés de 40 ans et plus que pour les moins de 40 ans, respectivement 8,25 versus 2,49 par 100 000 participants. « Chez les hommes, le risque augmente considérablement avec l’âge et était beaucoup plus grand chez ceux âgés de 60 ans ou plus (18,6 par 100 000 participants) », soulignent les chercheurs. L’incidence de décès et d’arrêts cardiaques était également plus élevée durant l’épreuve de natation (1,17 par 100 000 participants).

Sur 61 rapports d’autopsie disponibles, 27 d’entre eux (44 %) ont révélé la présence d’anomalies cardiovasculaires inconnues avant la compétition. Pour la majorité d’entre elles (chez 18 hommes), il s’agissait d’une athérosclérose (rétrécissement des artères en raison de dépôts entre autres de mauvais cholestérol) importante au niveau des artères du cœur appelées les coronaires.

Comment réduire les décès durant les compétitions ?

Les chercheurs pensent que plusieurs décès durant les compétitions de triathlon pourraient être évités grâce à une meilleure organisation (p. ex. : sécurité, soins médicaux), une amélioration des procédures de sauvetage durant l’épreuve de natation et une sensibilisation des participants au risque de maladies cardiovasculaires potentiellement mortelles.

Ils sont d’avis que « les hommes de plus de 40 ans devraient considérer comme importants le risque potentiel [pour leur santé] d’une compétition de triathlon et l’utilité d’un dépistage des maladies cardiovasculaires par leur médecin ».

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