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Roller derby: sport de contact pour les femmes par les femmes

INUSITÉ. Encore marginal, le roller derby, ce sport de contact qui se joue sur des patins à roulettes, fait de plus en plus sa place dans la région de Québec, où des ligues et tournois existent depuis quelques années.

La ligue de Roller Derby de Québec en était à sa première partie de la saison le 20 mai dernier.

(Photo gracieuseté – Joel Germain)

Piste ovale, patin à roulettes, noms provocateurs, ce ne sont que quelques éléments qui font partie de l’ADN du roller derby. Né dans les années 1930, où le sport s’apparentait plus au théâtre et à la lutte, il s’est métamorphosé au début des années 2000 pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.

Andrée-Anne Gagnon, alias Mitsou Bitchy, est l’entraîneuse des Duchesses, l’équipe de roller derby de Québec. «Nous, c’est vraiment le renouveau du roller derby auquel on joue, explique-t-elle. On se base sur le sport de contact, il n’y a rien de stagé, pas de lutte. C’est vraiment un sport de contact.» Ça fait sept ans que la ligue de roller derby existe.

Les règles du jeu sont singulières lorsqu’on s’y attarde pour la première fois. «On ne fait pas juste tourner en rond», s’amuse Andrée-Anne Gagnon, pour se faire rassurante. Chaque partie comprend deux périodes de trente minutes qui sont à leur tour divisées en petites périodes, appelées des jams, de maximum deux minutes. Les deux équipes jouent en même temps à l’offensive et à la défensive. Dans chaque équipe, une jammeuse doit essayer de traverser la ligne défensive de ses adversaires. Ses coéquipières doivent l’aider à passer, tout en bloquant la jammeuse de l’équipe adverse. Après avoir dépassé le peloton, la jammeuse doit faire le tour de l’anneau avant de recommencer à traverser les équipes.

Pour l’instant, la ligue de Québec ne peut que jouer l’été, lorsque les quelques arénas qui ne gardent pas leur glace à longueur d’année les accueillent. «On a de la misère à trouver des locaux pour le reste de l’année pour faire des matchs», admet avec regret l’entraîneuse. Les écoles sont encore frileuses à leur ouvrir les portes de leur gymnase, par crainte que les patins marquent le plancher. «Pourtant, on a des preuves que ça ne fait pas de dégâts, remarque-t-elle. C’est encore méconnu alors les gens sont frileux de nous laisser leurs endroits.»

Le sport allie vitesse, endurance et agilité.

(Photo gracieuseté – Joel Germain)

Place aux dames

Ce qui fait la marque de commerce du Roller Derby, c’est que c’est un des seuls sports qui est seulement associé aux femmes, selon Andrée-Anne Gagnon. «La plupart des joueuses se disent féministes, admet-elle. Ce n’est pas parce qu’on est contre les hommes, il y en a plein qui s’impliquent et qui nous aident, mais c’est aussi une façon pour nous de se retrouver entre femmes, de faire quelque chose qui est pas mal exclusivement pour les femmes. Ça fait changement des autres sports qu’on voit à la télé.»

Le sport a laissé une grande place à la culture punk, rock et pin-up dans son évolution moderne. L’une des marques de cet héritage est l’accoutrement. Certaines vont opter pour le legging noir plus classique, tandis que d’autres vont préférer y aller de tutu et de bas résilles. Autre élément coloré: les noms. «On a tous un alter ego. On choisit toutes un nom de derby», comme l’explique celle qui se fait appeler Mitsou Bitchy.

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