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Déplacement de l’aréna à L’Ancienne-Lorette

Après une vague de mécontentement, le projet de complexe sportif à deux patinoires effectue un virage à 180 degrés à L’Ancienne-Lorette. Au lieu de devoir raser une partie du boisé du Parc de la Rivière, le promoteur Marc Drolet construira tout près, soit sur le terrain du bâtiment des Chevaliers de Colomb. La Ville sacrifie ainsi beaucoup moins d’arbres, soit de 15 à 25 pieds de végétation.

Sans s’opposer au projet, bon nombre de citoyens contestaient cependant l’endroit choisi pour lui donner vie. Plusieurs d’entre eux l’ont fait savoir au maire Émile Loranger lors de la dernière séance du conseil municipal. La construction d’un complexe derrière l’aréna entraînait la coupe d’environ 1500 arbres matures.

La venue d’un équipement du genre s’avère toutefois un réel besoin à L’Ancienne-Lorette, compte tenu de la désuétude de l’Amphiglace Mario-Marois. À la fois confrontée à la grogne et à la nécessité de bâtir, la Ville se retrouvait ainsi… entre l’arbre et l’écorce.
Émile Loranger affirme avoir entrepris des négociations avec les Chevaliers de Colomb le 20 avril dernier. Le transfert des propriétés représentait le seul point à l’ordre du jour des rencontres entre les deux camps.

Le maire préférait garder le tout confidentiel jusqu’à la signature d’une entente, conclue à un prix «nettement en deçà de l’évaluation municipale». Le terrain, le stationnement et le bâtiment de la rue de la Hutte tombent ainsi entre les mains municipales.

En plus d’accommoder les Chevaliers de Colomb, la Ville pourra y transférer certaines activités de la bibliothèque Marie-Victorin, devenue trop étroite, dans trois ou quatre ans.
«Ça permet à la Ville de L’Ancienne-Lorette de régler un problème de service à la population à peu de frais», salue le maire.
«Si nous n’étions pas devenus propriétaires des propriétés des Chevaliers de Colomb, il aurait fallu prendre la rue de l’Amphiglace et la détourner derrière. Finalement, il y aurait eu autant d’impact dans le boisé.»

La Ville devra cependant déplier environ 200 000$ pour l’aménagement du nouveau site, mais Émile Loranger voit néanmoins le tout d’un bon œil. «On va détourner nos réseaux, ce qu’on n’aurait pas eu à faire. Par contre, la rue aurait été à refaire un jour. Donc, on devance les travaux de quelques années.»

Questionné à savoir si le changement de cap compromettait la possibilité de construire une piscine sur le site, le maire répond à la négative. Ce dernier veut cependant tenir une consultation publique pour prendre le pouls populaire avant d’aller de l’avant dans cette aventure.

Le complexe sportif de L’Ancienne-Lorette, évalué à 17,5 M$, doit ouvrir ses porte en août 2010.

Reprise de la proposition

Le nouveau projet de complexe sportif reprend «exactement» la proposition présentée lundi matin par le Comité de sauvegarde du boisé du Parc de la Rivière, pense le porte-parole, Luc Lévesque. Dans les circonstances, ce dernier se dit satisfait de l’alternative envisagée.

«Bien sûr, il y aurait pu y avoir des sites qui ne nécessitent aucune coupe, ce qui aurait été l’idéal, mais comme nous sommes dans une situation extrême et qu’on ne veut pas perdre la possibilité de construire un nouvel aréna, je pense que la solution présentée par le maire satisfera les sympathisants au boisé parce qu’elle correspond exactement à la proposition que nous avons déposée hier.»

Lorsqu’il dresse le bilan des derniers jours, Luc Lévesque accorde la victoire aux citoyens de L’Ancienne-Lorette et les remercie pour le soulèvement. «Le maire dit que finalement, il n’a pas été influencé par la pression populaire, mais je pense que s’il n’y avait pas eu cette pression, les entrepreneurs seraient probablement déjà au travail à l’heure actuelle.»

Dossier improvisé

Heureux de voir enfin le projet sur la bonne route, le chef de Démocratie L’Ancienne-Lorette accuse cependant le maire d’avoir «improvisé le tout d’un bout à l’autre».

Selon lui, Émile Loranger se sentait coincé. L’appel des Chevaliers de Colomb représentait alors une excellente bouée de sauvetage à laquelle s’accrocher pour se tirer du bourbier, croit Daniel Dupuis.
«C’est épouvantable de dire des énormités comme ça. Le bail emphytéotique a été approuvé par la Ville avant que les Chevaliers de Colomb appellent la Ville. Il n’y a eu aucune démarche d’entreprise. Ce n’est pas la Ville qui a été au-devant des Chevaliers de Colomb. Ce sont plutôt les Chevaliers de Colomb qui ont été au-devant de la Ville.»

Aucun commentaire

Le promoteur du projet, Marc Drolet, refuse pour sa part de commenter la situation, laissant ainsi à la parole à la Ville. Selon ce dernier, il faudra tout simplement déplacer le complexe sportif un peu plus loin.

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