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Champions et adultes: Les Maîtres de leur sport

COMPÉTITION. Sylvie Maltais a eu le coup de foudre pour le patin de vitesse dans les estrades d’un aréna où s’entraînait son fils. Depuis, elle enchaîne les compétitions de maîtres dans sa discipline. Or, s’initier à un sport technique ou de compétition à l’âge adulte comporte son lot de défis, surtout que le titre «maître», qui vient avec, en rebute plus d’un.

«J’aimerais bien ça revenir à l’âge de Jean-Christophe et m’entraîner toute la journée!», lance la résidente de Saint-Émile à Québec, qui a eu le coup de foudre pour le patinage de vitesse en assistant aux entraînements de son fils, qui évolue aujourd’hui chez les juniors en longue piste. «Lui était sur la glace et j’étais dans les estrades. Je me disais “Wow! Moi aussi j’aimerais ça!”».

Puisqu’il faut bien commencer quelque part, l’athlète médaillée aux Jeux des maîtres de Québec raconte s’être jointe à un groupe de jeunes et avoir «commencé comme les enfants, à tomber sur les genoux et à faire les mêmes exercices». S’ils n’enseignent pas déjà aux adultes, certains clubs accueilleront les adultes comme elle dans leurs groupes d’adolescents, par exemple. «Pour nous, c’est un nouveau sport qu’on a découvert. Ce sont des compétitions intéressantes, parce que ça nous permet de rencontrer des gens», fait-elle valoir.

Compétitions

En patin de vitesse, les rencontres compétitives pour maîtres demeurent encore plutôt rares, rapporte l’athlète qui rivalise chez les 45-49 ans. «C’est la quatrième année qu’on a des compétitions internationales», mais «plus ça va et plus il y a de disciplines pour les maîtres», se réjouit-elle.

Le jumelage par temps et par âge permet à tous les athlètes de trouver un rival à sa mesure, assure Mme Maltais. Garder la forme nécessite néanmoins une bonne dose de discipline: «Avec l’âge, on arrête une semaine et quand on retourne sur la glace, on a l’impression que ça fait un mois!» D’autant plus que l’entraînement se faufile entre les cases de l’horaire de travail et de la vie familiale: «Quand arrive l’automne, les compétitions commencent. Jean Christophe est sur son circuit et maman aussi!», résume celle pour qui le sport est une affaire de famille.

«Maître», un mot qui fait peur

Être médaillé ou compétitif n’est qu’une facette de la pratique du sport parmi les maîtres, enchaîne Léon Simard, président des 25 dernières années à l’Association des maîtres en ski de fond du Québec. Son Association démarche d’ailleurs pour y sensibiliser le public, sans quoi, plusieurs adultes se privent selon lui de s’initier à un sport technique.

Le mot «maître» fait peur, constate l’instructeur individuel de ski de fond. «C’est péjoratif. On a l’impression que c’est des anciens nostalgiques de la compétition». «Souvent les gens pensent ça, parce qu’on entend ça dans le golf ou le tennis: les “Masters”», complète Daniela Menegon du Club des Maîtres-nageurs de Québec. Or, pour nager parmi les maîtres, savoir enchaîner deux longueurs suffit, fait-elle valoir, en soulignant que son Club compte actuellement des nageurs entre 18 et 88 ans. «Il y a des gens qui sont débutants, jusqu’à des gens qui ont fait des compétitions de tous âges.» Une base technique est suffisante aussi pour assister au camp de maître de l’Association de ski de fond, commente Léon Simard.

Pour attirer plus d’adultes dans les sports techniques, l’instructeur estime qu’il y a de quoi s’inspirer de ce qui se fait par exemple en course à pied, avec les conseils en boutique. «Exemple, vous ne connaissez rien en course à pied, vous jasez un peu [avec un spécialiste], ils ont des sorties pour les gens qui débutent. Ça, c’est bon!»

Plusieurs sports souffrent d’un manque d’instructeurs pour les adultes, conclut celui qui espère voir l’offre se diversifier avant longtemps.

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Québec Hebdo

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