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Cinq nouveaux sports, quatre ans pour se préparer

SPORTS OLYMPIQUES. Adieu Rio, bonjour Tokyo! Le rideau tombe sur les Jeux olympiques de 2016 et les regards se tournent vers le Japon qui présentera cinq nouveaux sports. TC Media a rencontré des athlètes, des entraîneurs et des passionnés de ces cinq petits nouveaux que sont le skateboard, l’escalade, le surf, le karaté et le baseball/softball pour voir comment ils entrevoient l’avenir olympique de leur discipline.

Le skateboard: trop rebelle pour les Olympiques?

Alors que tant d’autres rêvent de voir leur discipline intégrer les Jeux olympiques, c’est avec une certaine réserve que Louis Grégoire accueille l’ajout du skateboard au programme de 2020. «Est-ce qu’on va perdre notre âme, l’essence du skate?» s’interroge le fondateur de l’école Qc Skateboard Camp.

Celui qui roule depuis plus de 20 ans perçoit une certaine incompatibilité entre un sport fondé sur un esprit de rébellion et une institution rigoureusement réglementée comme les Olympiques. Les skateurs n’ont pas besoin d’entraîneur – il n’y en a pas, d’ailleurs –, pas besoin d’infrastructures spécialisées, pas besoin d’un programme alimentaire ni d’un entraînement quotidien. «Tu ne travailles pas toute ta vie pour une performance de 10 secondes», résume Louis Grégoire.

Reste qu’il existe déjà des circuits de compétition de haut niveau, dont les X Games et la Street League. Dans le lot des compétiteurs s’en trouvent d’excellents, au dire de Louis Grégoire. Ceux-là, selon toute vraisemblance, seront heureux de s’illustrer sur la scène internationale. «On devrait avoir des gens du Québec, il y en a des vraiment bons», prédit-il.

Encore faut-il savoir quelles seront les règles du jeu. Très peu de détails ont transpiré jusqu’à présent. Si on se fie aux Jeux olympiques d’été de la jeunesse de 2014, où le sport était en démonstration, on peut s’attendre aux formules de la rampe et du skateparc en béton. La bonne nouvelle, c’est qu’il semble que des gens du milieu s’en mêlent, pour «faire les choses de la bonne manière».

En ce sens, Louis Grégoire est bien prêt à laisser la chance au coureur. «D’un côté, ça peut apporter de la visibilité pour le skate et permettre à des athlètes de représenter leur pays. […] De l’autre, ma crainte, je l’ai dit, est-ce qu’on va perdre la liberté?» Le temps de réfléchir à sa propre question, et il conclut, optimiste: «Je pense que les skateurs sont trop indépendants pour que ça arrive.»

Vers la reconnaissance de l’escalade

Le grimpeur Loïck Martel-Magnan est d’avis que l’ajout de l’escalade au programme olympique de 2020 jouera pour beaucoup dans la reconnaissance du sport. «La majorité des gens ne savent pas que l’escalade de compétition existe et ils auront une meilleure idée de ce que c’est. C’est donc une excellente nouvelle pour la communauté des grimpeurs!» se réjouit l’athlète de 21 ans, originaire du secteur de Loretteville, à Québec.

Aux Jeux olympiques de Tokyo, 40 athlètes féminins et masculins s’exécuteront pour la médaille d’un combiné de trois disciplines: le bloc, la difficulté et la vitesse. Le grimpeur le plus polyvalent montera donc sur la plus haute marche du podium. À ce chapitre, Loïck Martel-Magnan admet avoir certaines réserves: «Personnellement, je ne crois pas que c’est idéal. C’est un peu comme demander à un coureur de performer au 100m, au 10km et au marathon.» Chacune des disciplines requiert des aptitudes physiques très différentes, souligne l’athlète, et une majorité de grimpeurs se consacre à l’une ou l’autre, rarement aux trois. D’ici 2020, Loïck Martel-Magnan compte bien poursuivre l’entraînement de sorte à se «démarquer». (M.L.)

À la page suivante: le surf, le karaté et le baseball

Surf: les athlètes profitent de la vague olympique

L’arrivée du surf aux Jeux olympiques de 2020 est généralement bien reçue chez les adeptes du sport, selon le surfeur de Québec Luis Amaya. «Ça fait plusieurs années que les fédérations internationales travaillent là-dessus, affirme-t-il. C’est vraiment un succès.» Quelques craintes persistent néanmoins chez cet athlète de 26 ans d’expérience par rapport aux installations disponibles pour ce sport. «Pour faire du surf, ça prend une plage, rappelle-t-il. Il y a beaucoup de pays qui reçoivent les Jeux olympiques qui n’ont pas de terrains de jeux pour ce sport.»

Celui qui enseigne désormais le paddle board à Québec se réjouit à la perspective d’une aide financière étatique pour les surfeurs du pays. «Les athlètes de haut niveau reçoivent de l’aide de leurs commanditaires privés, qui sont souvent spécialisés, explique-t-il. Le support va pouvoir être meilleur avec le soutien de gouvernement en plus.»

Luis Amaya prédit un accroissement de la popularité du sport durant les prochaines années avec son arrivée aux Olympiques. La petite communauté de surfeurs de Québec, solide quoiqu’assez récente, devrait également gagner quelques membres d’ici les prochaines années. (P.B.)

Les jeunes karatékas motivés par les JO

De son côté, le propriétaire du Studio Unis de Lévis, Jean-François Letarte, a qualifié «d’excellente nouvelle» la venue du karaté aux Jeux olympiques en 2020. Selon lui, le fait que sa discipline se retrouvera à Tokyo procurera une belle visibilité au karaté. De plus, il juge que cela motivera les jeunes. «C’est sûr que ce n’est pas tout le monde qui accédera à cette prestigieuse compétition. Cependant, ce sera une motivation supplémentaire pour ceux qui veulent atteindre les plus hauts sommets.» Ce dernier estime qu’un karatéka de Lévis pourrait imiter la boxeuse lévisienne, Ariane Fortin, qui a participé aux Jeux olympiques de Rio cette année. (L.-A.L.)

L’émotion transformée en énergie au baseball

L’entraîneur adjoint des Monarques de Lévis, Dominique Walsh, est très heureux de savoir que le baseball sera à Tokyo en 2020. «C’est une excellente nouvelle. Il y a beaucoup d’émotion aux Olympiques, et particulièrement, dans les sports collectifs. Cette énergie va créer un engouement chez les jeunes.» M. Walsh ne sait toutefois pas pour l’heure si les sportifs évoluant dans la Ligue de baseball majeur y participeront. «Le calendrier est long chez les pros et je ne suis pas convaincu que le circuit va vouloir prendre une pause de deux semaines. Dominique Walsh considère qu’il y a de très bons joueurs dans la grande région de Québec et il affirme que ce n’est pas impossible qu’un joueur du secteur puisse participer aux Olympiques dans quelques années. (L.-A.L.)

(Avec la collaboration de Prisca Benoît, Monica Lalancette, Louis-Antoine Lemire et Thaïs Martel)

Québec Hebdo

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