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L’art du déplacement

«Art du déplacement» ou encore «Parkour», peu importe le nom, cette discipline, née en France, gagne des adeptes. Ces athlètes voire même artistes se rapproprient le mobilier urbain. Conjuguant la force, la dignité et le partage, ces sportifs affrontent les obstacles en sautant, en courant et en grimpant. Rencontre avec Vincent Thibault, un passionné de la discipline et directeur de l’organisme à but non lucratif, l’Académie québécoise d’art du déplacement.

Québec Express : Qu’est-ce que l’art du déplacement ?

Vincent Thibault : Connu aussi sous le nom de «Parkour» ou ADD, l’art du déplacement est de se rendre d’un point A à un point B, en utilisant différentes méthodes de motricité fondamentales comme courir, sauter, grimper et en faisant usage du mobilier urbain et de l’environnement. C’est une méthode pour entretenir sa santé et sa forme physique. C’est extrêmement créatif dans la mesure où la ville devient un jeu de terrain. Cette pratique a été développée il y a une trentaine d’années en France, en région parisienne par un groupe d’amis : les Yamakasi. Le mot Yamakasi vient du congolais et signifie homme fort, corps fort, esprit fort. Les gens voient des sauts de toit en toit et même si cela se fait par les Yamakasi ou des athlètes de très haut niveau, les gens ne voient pas l’entraînement qu’il y a derrière. Ce n’est pas un sport extrême.

QE : Est-ce une activité dangereuse ?

VT : Si l’on fait ce sport pour la recherche d’adrénaline, on se blesserait beaucoup plus souvent. Cette activité évoque les arts martiaux, il y a toute une intériorité, tout un travail d’amélioration, de répétition, etc. Des risques, il y en a partout dans la vie. Si l’on regarde les statistiques, le taux de blessures dans l’ADD est très bas, plus bas que certains sports d’équipe comme le soccer, et cela pour trois raisons : nous consacrons beaucoup de temps au conditionnement et à l’entrainement physique; toute la discipline tourne autour de la connaissance de nos propres limites; enfin, à l’Académie, il ne s’agit pas d’un sport de compétition ni de performance.

QE : Quelles sont les valeurs transmises par l’Académie?

VT : On essaie de transmettre la culture de l’effort et de se réconcilier avec ce concept. La notion d’entraide et de partage est très importante pour nous : on commence ensemble, on finit ensemble. On est une équipe. Le respect de soi, d’autrui, des passants et de l’environnement est essentiel. Le grand enseignement du «Parkour» est que dans les obstacles, il y a toujours une opportunité, c’est une grande métaphore.

QE : À qui s’adresse l’Académie ?

VT : Il y a les cours réguliers, que l’on donne dans notre salle ou dans des parcs de la ville. Nous avons des cours de découverte et de remise en forme pour tout le monde. Il y a aussi des cours avancés. Nous avons également des ateliers de force et de mobilité.

Nous travaillons également avec des organismes comme les maisons de jeunes, les écoles secondaires, des organismes jeunesse, des entreprises, pour des danseurs et des comédiens.

Nous avons l’ambition de développer des cours pour des professionnels comme les pompiers, ambulanciers, policiers. Ceux sont des personnes qui ont besoin de se déplacer de façon efficace et sécuritaire dans un milieu urbain.

Enfin, on est la plus grande équipe d’entraîneurs certifiés au pays et la seule à être approuvée par les fondateurs Yamakasi.

ADD expérience les 7 et 8 juin

Pour la troisième année, l’Académie québécoise d’art du déplacement organise l’ADD expérience. Des sommités mondiales, provenant de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de la Croatie, de la France, dont le franco-vietnamien Chau Belle, l’un des fondateurs des Yamakasi, et Forrest, un des co-fondateurs de Parkour Generations, seront présentes lors de ces deux jours d’activités, prévus les 7 et 8 juin. «Cet évènement s’adresse à tout le monde. Ce sera une belle expérience», fait remarque Vincent Thibault. Les activités se dérouleront à différents endroits de Québec et notamment au Petit Séminaire de Québec. «Chaque année, on change d’endroits. On veut que les gens tombent aussi en amour avec la Ville de Québec et pas seulement avec notre discipline», explique-t-il.

Une nouvelle salle d’entraînement

L’Académie québécoise d’art du déplacement aura prochainement pignon sur rue. Située au 88 rue Saint-Jean, la salle devrait ouvrir à la mi-juin, avec la mise en place d’une nouvelle programmation. «Il s’agit d’un concept unique, ce n’est pas un gym, il y aura des structures d’échafaudage, des murets, cela reflètera le mobilier urbain», explique Vincent Thibault, directeur de l’organisme. À l’intérieur, l’espace sera modulable. Il sera amené à changer au fil des saisons. Le lieu sera également axé sur la pédagogie pour que les gens puissent apprendre même s’il y aura des défis pour les plus avancés. «On va intégrer des méthodes d’entraînements complémentaires comme des cours de yoga. C’est un endroit où l’on donnera des formations sur mesure ou encore des cours privés», stipule-t-il. Les inscriptions débuteront dès le 2 juin.

L’Académie québécoise d’art du déplacement en chiffres

2011 : année de création de l’Académie

7 : nombre d’instructeurs certifiés qui dispensent des cours

7 sur 7 : L’Académie dispensera dès la mi-juin des cours 7 jours sur 7

3: L’organisme dispense trois niveaux de cours : découverte, régulier et avancé plus des ateliers complémentaires

8 à 88 : Cette pratique débute dès 8 ans et la majorité des étudiants sont actuellement des adultes

Informations et inscriptions au www.addquebec.ca ou sur la page Facebook de l’organisme.

Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo

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