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Sébastien Fortier fonce vers les Paralympiques

Pas vraiment sportif dans l’âme, Sébastien Fortier, devenu paraplégique à la suite d’un accident, a découvert que l’activité physique était un excellent remède à ses douleurs neurologiques. Intense et régulier sont les maîtres mots de l’entraînement de l’athlète paralympique. Fondeur sur luge, il s’envolera pour Sotchi d’ici quelques jours afin de participer aux Jeux paralympiques, qui se dérouleront du 7 au 16 mars.

Après Vancouver, c’est à Sotchi que l’athlète de Limoilou affrontera les meilleurs fondeurs. Mais pour en arriver là, Sébastien Fortier a dû repousser ses limites. «Jamais je n’aurai pensé un jour participer à des Jeux. Avant mon accident, je ne faisais du sport que par obligation à l’école», lâche celui qui aidait dans la ferme familiale de Joly après la classe.

La vie de Sébastien Fortier bascule le 13 septembre 2003. «Je faisais du temps supplémentaire dans une usine de construction de charpente de toit pour permettre à des jeunes du secondaire de travailler. J’ai eu cet accident à cause de l’inexpérience d’un jeune. Un paquet de 19 charpentes a basculé sur ma tête. Cela a fait éclater ma 12e vertèbre dorsale. Elle a sectionné ma moelle épinière à 50 %. Et malgré que j’étais là au mauvais moment, au mauvais endroit, j’étais à la bonne place pour survivre», raconte-t-il.

Cet accident lui a coût l’usage de ses deux jambes. Il avait 17 ans. «Au début, je ne croyais pas les médecins lorsqu’ils me disaient que je ne récupérerais pas mes jambes. Mais j’ai pris conscience du côté irréversible de l’accident lorsque j’ai été transféré à l’Institut de réadaptation en déficience physique du Québec (IRDPQ) et que j’ai lu les mots «déficience physique»», poursuit-il.

Une volonté à toute épreuve

Alors que certains auraient pu s’apitoyer sur leur sort, Sébastien Fortier réapprend les bases comme se laver, se transférer du lit au fauteuil roulant. Puis il découvre que le sport adapté amoindrit ses douleurs au dos.

Le volley-ball et la natation sont au début ses sports de prédilection. Puis il s’oriente, huit mois après son accident, vers le vélo adapté jusqu’au jour où il croise la route de Pierre Pomerleau, ancien entraîneur de Chantal Petitclerc et Dean Bergeron. «C’est lui le grand coupable. C’est lui qui a fait de moi un sportif», lance-t-il avec un large sourire. En effet, éducateur physique à l’IRDPQ, Pierre Pomerleau a initié de nombreux jeunes aux sports adaptés.

Sur les conseils de son entraîneur, Sébastien Fortier se dirige, en 2006, vers le ski de fond en luge tout en participant à des compétitions de niveau national en vélo adapté. Et en 2009, il intensifie son entraînement de ski para-nordique. Il quitte Joly pour emménager à Québec.

Six jours par semaine, à raison de 2 à 3 heures par jours, Sébastien Fortier ne ménage pas ses efforts. «Il y avait une infime chance que je puisse participer aux Jeux de Vancouver et pourtant, j’y suis arrivé. C’est grâce à mon entraîneur que je suis rendu là», témoigne-t-il. Même s’il est revenu sa médaille autour du cou, «ma médaille d’or a été de participer aux Jeux», assure-t-il.

En route pour Sotchi

Aujourd’hui, l’athlète s’apprête à quitter le Canada pour la Russie. Malgré de nombreuses blessures à l’épaule au cours des derniers dix-huit mois, il a réussi à obtenir son laissez-passer pour les Jeux paralympiques. Il fera partie des 14 meilleurs skieurs para-nordiques du pays.

Sébastien Fortier ne se fait pas d’illusion. «C’est irréaliste de revenir avec une médaille. Je n’ai eu que quatre mois d’entraînement depuis plus d’un an. Je n’ai pas eu la formation adéquate. Mais ma victoire est de m’être classé alors que je suis blessé à l’épaule», confie-t-il.

Le sportif vise tout de même un top 20. Une chose est sûre, il sera sur la ligne de départ du 10 et 15 km, le sprint et peut-être le relais.

Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo

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