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Pur instinct ou le sport qui se veut révolutionnaire

Préoccupé par la violence au hockey? Inquiet de voir les commotions cérébrales qui se multiplient au football. Perplexe devant les rivalités qui dégénèrent au soccer? Dominique Soucy l’était, lui. Et pour continuer à vivre sa passion pour l’activité physique sans ces désagréments, il a inventé pur instinct.

«Pur instinct c’est le sport hybride de l’heure, qui réunit tous les aspects collectifs de tous les sports traditionnels. On les a regroupés dans un sport qui peut être plus évolutif», résume d’entrée de jeu le créateur de ce nouveau sport.

Pur instinct a été créé à l’hiver 2011 au Collège François-de-Laval où Dominique Soucy est responsable du programme de basketball. Le sport a d’abord été pensé avec l’objectif de mettre les athlètes dans un état constant de prises de décisions rapides. Les règles ont quant à elles été établies progressivement sur une année complète.

L’objectif de pur instinct est de traverser un ballon sur la longueur d’un terrain sans que celui-ci ne touche le sol ou que son porteur ne se fasse toucher. L’équipe offensive se déplace à trois joueurs tandis que l’équipe défensive envoie deux joueurs à la fois. Une fois le jeu terminé, un nouveau ballon est déposé sur la ligne de départ et le jeu reprend. Les joueurs offensifs ont toujours la possibilité de courir avec le ballon et ils doivent passer le ballon à leurs coéquipiers en respectant certaines règles. Après trois jeux sans point par les attaquants, les deux équipes composées de six joueurs interchangent leur rôle.

Sport et philosophie

C’est avant tout une sorte de quête spirituelle qui a poussé Dominique Soucy à inventer le pur instinct. «C’est un besoin philosophique de revenir aux bases du sport. Être en forme physiquement, ne pas se blesser, ne pas se stresser, avoir du plaisir et chercher une concentration qu’on ne retrouve pas dans d’autres sports. C’est avant tout une réflexion. On travaille avec ça pour aider les athlètes à être meilleurs dans leurs sports», explique le sportif.

Et il a de l’ambition. «Dans 20 ans, ça pourrait être un des sports les plus pratiqués sur la planète.» D’ici là, tout le monde peut se mettre au pur instinct. Le sport comporte différents niveaux, huit en tout, où le jeu se complique de plus en plus. Le premier niveau est adapté aux jeunes du primaire, le niveau trois convient bien à des adultes sédentaires et les athlètes accomplis cheminent du niveau quatre au niveau huit.

Vincent Deslauriers, est de ceux qui ont déjà été conquis par le nouveau sport. «C’est incroyable, tu ne peux jamais enlever ton focus de ce que tu es en train de faire. Au hockey tu vas sur le banc, au soccer sur le terrain des fois le ballon n’est pas proche de toi. Là tu es constamment obligé d’être dans le moment et de penser à la décision que tu vas prendre. C’est fascinant», a lancé le résident du quartier Montcalm après une démonstration de pur instinct au PEPS de l’Université Laval.

Julien Cabana, un néophyte originaire du quartier Saint-Sauveur, abonde dans le même sens. «C’est un sport qui demande beaucoup d’endurance, c’est très différent. Il faut canaliser ses énergies. C’est jusqu’à 20 manches, on vient d’en jouer quatre et on est brûlés. C’est un sport super intéressant. Tu te surpasses toi-même et c’est ça qui est intéressant.»

Le mouvement pur instinct – les amateurs de ce sport ne se regroupent pas en fédération – compte quelque 300 personnes qui se réuniront dans le cadre d’un tournoi qui commence ce week-end. Mais attention, il ne s’agit pas d’un tournoi conventionnel, bien au contraire. Ainsi, les joueurs décident de la journée où ils compétitionneront et le vainqueur du tournoi sera élu démocratiquement après la finale qui aura lieu le samedi 18 janvier à 19h au Stade Telus-Université Laval.

Pour en savoir plus: www.purinstinct.com

Groupe Québec Hebdo

Dominique Soucy a offert un petit cours 101 de pur instinct au Stade Telus-Université Laval. (Photo Thaïs Martel)

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