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Polyamour et couple ouvert: du pareil au même? 

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Le couple ouvert et le polyamour sont deux manières de vivre les relations amoureuses hors du cadre traditionnel. Photo: Claudia Love, Unsplash

Le couple traditionnel, exclusif et monogame, ce n’est pas fait pour tout le monde (même les scientifiques le disent!). Alors, pour s’y retrouver, certain.e.s se tournent vers d’autres genres de relations: polyamour, couple ouvert… On vous aide à y voir plus clair.  

Si le polyamour et le couple ouvert sont deux manières bien différentes de vivre ses relations amoureuses, celles-ci ont quand même quelques points communs.  

«Polyamour, couple ouvert, échangisme, trouple… Tous ces termes désignent des configurations affectives, romantiques ou sexuelles non traditionnelles», résume Laurence Desjardins, sexologue et coautrice du livre On SEXplique ça.  

C’est que, selon la tradition judéo-chrétienne sur laquelle se sont construites les sociétés occidentales, le couple se compose de deux personnes de sexe opposé qui se jurent fidélité pour l’éternité.  

«D’ailleurs, chez les personnes queers – de toute façon exclues de ce modèle –, on voit depuis longtemps des couples qui construisent une vie ensemble mais s’autorisent à avoir plusieurs partenaires sexuel.le.s. L’idée selon laquelle fidélité affective et fidélité sexuelle vont de pair a été déconstruite depuis longtemps dans ces communautés», explique la sexologue. 

Si, dans les deux cas, la notion de fidélité est remise en question, il existe bien une différence entre le polyamour et le couple ouvert. Alors que le couple ouvert conserve généralement une fidélité affective, les personnes polyamoureuses peuvent entretenir des relations romantiques avec plusieurs partenaires. 

«Ensuite, il peut y avoir une hiérarchie entre ces différentes relations. On peut avoir un ou une partenaire principal.e et plusieurs partenaires secondaires», explique Laurence Desjardins.  

Transparence et éthique 

Quelle que soit la configuration, ces façons de vivre les relations amoureuses demandent un certain niveau de confiance et d’éthique. C’est-à-dire que toutes les personnes impliquées doivent savoir quelles sont les modalités de la relation.  

«Le consentement, la confiance et la communication sont au coeur des relations polyamoureuses», témoigne Mahault, administratrice du groupe Facebook Polyamour Montréal – Communauté, et elle-même polyamoureuse. Pour elle, il est crucial de se comprendre pour ne pas se faire de mal.  

Une règle éthique qui vaut aussi pour les couples ouverts, comme le raconte Max. Si lui et sa partenaire s’autorisent des aventures sexuelles avec d’autres personnes, tous les deux ont établi quelques règles. 

«On s’est mis d’accord pour que ça se limite à des relations sexuelles et il faut que ce soit clair pour la personne avec qui on a ces relations, explique-t-il. On se prévient aussi avant d’aller voir quelqu’un d’autre et pour des raisons de sécurité, on se dit qui est la personne. D’ailleurs, on s’est donné tous les deux un droit de veto.» 

Connaître ses envies et ses limites 

Couple ouvert, échangisme, polyamour – hiérarchique ou non –, les possibilités sont nombreuses et c’est à chacun de dire ce qui l’intéresse et lui correspond, souligne la sexologue Laurence Desjardins.  

«Avant, j’ai été dans une relation échangiste, et encore avant, j’étais dans une relation exclusive, et ça ne me posait pas de problème, relate Max. Ça ne me dérange pas non plus que ma partenaire voie d’autres personnes, parce qu’à chaque fois qu’on se retrouve, c’est comme si on réaffirmait notre amour. Par contre, on s’est dit que si ça devenait ambigu en termes de sentiments, on se le dirait. Le polyamour, ça demande un laisser-aller très grand, je pense que j’aurais de la misère.» 

De son côté, Mahault a testé plusieurs configurations polyamoureuses avant de savoir ce qui fonctionnait le mieux pour elle. Entre le kitchen table poly où tous les partenaires sont capables de s’asseoir ensemble à la même table, et le parallel poly, où les partenaires vivent leur vie chacun de leur côté, c’est plutôt la deuxième option qu’elle préfère.  

D’autres pourront préférer le don’t ask, don’t tell. «C’est quand on ne veut strictement rien savoir de ce que fait son ou sa partenaire, mais ça peut parfois servir d’excuse à des personnes qui ne sont pas polyamoureuses et qui sont en fait infidèles», ajoute la jeune femme.  

Dans tous les cas, «ce n’est pas fait pour tout le monde et, pour certaines personnes, ça peut être très difficile d’accepter le fait que votre partenaire a des yeux pour quelqu’un d’autre. La pire chose à faire serait d’accepter d’ouvrir son couple ou de se lancer dans une relation polyamoureuse pour faire plaisir à l’autre», conclut Laurence Desjardins.  

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