La quête de la mère idéale

Valérie Bidégaré est une maman de trois enfants qui habite Loretteville. Ex-journaliste, elle a recueilli les propos de divers spécialistes et mamans blogueuses pour en faire un livre sur la quête perpétuelle des femmes de devenir des mamans idéales: Les supermamans.

Le livre tourne autour de cette pression de la mère idéale que la plupart des femmes ont dès qu’elles deviennent mamans. «Ça ne date pas d’hier cette quête de la super maman, explique l’auteure d’entrée de jeu. Ça fait un bon 20-25 ans que les femmes courent après cette mère idéale qui n’existe pas. À l’époque, la pression sociale était plutôt véhiculée dans les cercles d’amies et par les proches, mais maintenant avec les réseaux sociaux, cette pression-là est devenue beaucoup plus forte.»

Qui dit réseaux sociaux dit comparaison, et les réseaux sociaux ne nous montrent malheureusement qu’un seul côté de la médaille de la vie des mamans. Rapidement on peut déduire des publications des autres que nous n’en faisons pas assez en tant que mère. «On peut commencer à culpabiliser aussi et à se mettre dans la tête d’atteindre ces idéaux qui ne sont peut-être pas dans nos valeurs ou dans nos standards. Mais on se met à s’y astreindre et ça peut mener à toutes sortes de maux parce que forcément on peut s’épuiser à essayer d’atteindre ces standards de mère idéale.»

Il devient donc important d’agir avant de frapper un mur. «Moi je voulais tellement être bonne à la maison avec les enfants, au travail et en tant que femme dans mon couple. Mais je pense qu’il faut qu’on se fasse des listes de choses à faire plus réalistes et qu’on soit capable de se dire que ce n’est pas grave si on ne réussit pas à tout faire.»

Valérie Bidégaré suggère aussi aux femmes de se questionner face à ce quelle voient sur les réseaux sociaux. «Est-ce que moi ça me rend heureuse regarder ça ou ça me fait culpabiliser et ça me rend malheureuse ou triste? Si c’est le cas il faut reconsidérer qui et quoi on suit sur nos réseaux.»

Il faut aussi se rappeler qu’on ne voit pas tout des dessous de ces séances photos et de la réalité vécue par la «maman parfaite» quand les caméras ne roulent pas.

«On voit de plus en plus un mouvement de femmes et de mères qui tentent de montrer le vrai côté de la vie et pas juste le tout parfait tout beau. Ça, je trouve ça vraiment chouette. Moi j’ai trois enfants à la maison et même si certaines photos que je publie sont parfaites, dans mon quotidien j’ai à gérer des crises et des dégâts. Ça, on ne le voit pas souvent sur les réseaux sociaux. Et ça nous pousse à croire que l’on fait quelque chose de pas correct parce que nous on vit des difficultés.»

«On veut être présente pour nos enfants, on veut réussir à faire toutes les tâches, on veut se développer une carrière et en fin de compte on peut négliger le couple. Forcément on ne peut pas performer dans toutes les sphères de notre vie en même temps.»

-Valérie Bidégaré

La charge mentale des mamans

Malheureusement constate-t-elle, les rôles de genres sont encore très ancrés dans la société et la charge mentale demeure trop souvent le poids à porter de la femme. Pourtant, nous ne sommes plus au foyer comme à l’époque de nos parents et grands-parents où le père avait le rôle du pourvoyeur. D’ailleurs, la question se pose à savoir si l’iniquité de la responsabilité familiale ne fait pas en sorte qu’elle mène souvent à la séparation.

«Beaucoup de couples effectivement se retrouvent dans cette situation. Il y a plusieurs facteurs qui mènent à la séparation, mais la charge mentale qui repose sur les mamans n’est pas étrangère aux séparations qui vont en augmentant.»

Le blogue de l’auteure, Maman se court (mamansecourt.com) se trouve aussi sur Facebook et Instagram.