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Soutenir les mères immigrantes malgré la Covid-19

Raphaela Rakotovao et sa fille, née en pleine Covid-19. Photo: Photo gracieuseté

En tout temps, les difficultés sont multiples pour les mères immigrantes qui arrivent ici: défis de langue et de compréhension, d’accès aux soins et différences culturelles. Mais avec la Covid-19, les défis ont été pires encore, notamment en raison des difficultés d’accès aux ressources, ce qu’a pu constater le Service de référence en périnatalité pour femmes immigrantes de Québec (SRPFIQ).

Pour Raphaela Rakotovao, étudiante originaire de Madagascar avec un permis d’études, l’arrivée d’un bébé était une grosse nouvelle, alors qu’elle était seule (son mari étant encore à Madagascar) dans un nouveau pays. «Il y a beaucoup de questions qu’on se pose, c’est mon premier bébé loin de ma famille. Alors je me suis demandé quel organisme pourrait m’aider, j’ai cherché sur Internet et j’ai trouvé le Service», raconte-t-elle.

La jeune maman a pu notamment bénéficier de la location de matériel pour minimiser le coût et redonner au suivant, par exemple pour la coquille et le berceau. «J’ai senti beaucoup de bienveillance, ils ont anticipé mes besoins. Ils m’ont aidée pour tout ce qui est besoins matériels du bébé», explique la jeune femme dont le conjoint malgache a pu arriver une semaine avant l’accouchement.

La Covid-19 qui complique

Même Marielle M’Bangha, fondatrice et coordonnatrice du SRPFIQ, au Québec depuis de très nombreuses années maintenant, a pu expérimenter les difficultés au début de la Covid-19, alors qu’elle était nouvellement enceinte. «On me disait d’attendre mes 12 semaines avant d’avoir mon rendez-vous en clinique de grossesse à risque, mais j’avais besoin de voir un médecin avant, parce que j’ai besoin d’une prescription pour un médicament nécessaire à ma condition, pour le placenta, raconte-t-elle. Au Service, on ne savait plus quelle ressource était fermée ou ouverte, c’était compliqué de diriger les mamans».

La coordonnatrice de l’organisme évoque aussi la difficulté de l’accès au numérique pour certaines, alors que toutes les rencontres et réunions se faisaient en ligne. «Il y a des mamans qui ne sont pas à l’aise avec le numérique, d’autres qui ne savent pas lire le français», illustre-t-elle.

Elle se souvient aussi de l’épuisement des immigrantes en plein confinement, avec parfois d’autres enfants qu’il fallait occuper à la maison. «Il y a aussi beaucoup de femmes qui n’ont pas pu faire venir leur mère ou leur famille pour l’accouchement. La plupart des frontières étaient bloquées. On les dirigeait vers des accompagnantes à la naissance, mais ce n’est pas comme leur vraie maman».

Organisme proactif

Par chance, l’organisme avait déjà mis en place un groupe Facebook pour que les mamans puissent ventiler. «Il y a eu une importante pénurie au niveau du bénévolat, les aide-mamans ne pouvaient plus donner autant d’heures», explique Mme M’Bangha. Grâce à une subvention de Centraide, l’organisme a toutefois pu ouvrir un poste pour engager une maman-relais, puis un deuxième, ce qui a permis de maintenir le service.

«Spontanément, les mamans qui bénéficient du Service ont souvent le goût de s’impliquer par la suite comme aide-maman bénévole. Il y en a d’autres qui s’engagent sur le Conseil d’administration», se réjouit-elle. C’est d’ailleurs ce que compte faire Raphaela, dès qu’elle aura un peu de temps libre et que son poupon sera un peu plus grand.

 

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