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Les refuges entre enchantement et inquiétude

Éducazoo offre des services d’éducation et d’animation avec des animaux sur la route, mais accueille également des gens dans ses locaux à Québec depuis quelques mois. /Photo gracieuseté – Facebook Éducazoo Photo:

ANIMAUX. Perplexes, les refuges pour animaux ne savent pas s’ils doivent se réjouir du raz-de-marée de demandes d’adoption qui les submerge depuis le début de la pandémie ou redouter le retour à la normalité.

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«Je n’ai jamais eu autant d’appels de gens qui se cherchent des animaux cette année. J’ai reçu plus d’appels dans les derniers mois que dans les 13 dernières années! C’est sûr que ça va avoir une répercussion à un moment donné», explique le président d’Éducazoo Québec, Jean-François Martel.

Des files d’attente extérieures avant l’ouverture du refuge ont été recensées à de multiples reprises devant la Société protectrice des animaux (SPA) de Québec au printemps. Du jamais vu, selon le directeur général Félix Tremblay. «Nos chats, par exemple, demeurent au refuge à peine quelques heures avant d’être adoptés. Les séjours des animaux sont exceptionnellement courts cette année», affirme-t-il.

Le Letterarium accueille des reptiles, des serpents, des amphibiens et des arachnides dans son refuge. /Photo gracieuseté – Leterrarium

Au refuge pour reptiles Leterrarium, le propriétaire Maxime Pelletier a observé une baisse des abandons au mois de juillet. «Habituellement, on reçoit beaucoup d’animaux abandonnés au mois de juillet, en raison des déménagements. Les gens se servent de cette excuse-là pour se débarrasser de leur animal, mais cette année, il y en a eu très peu. Ça a été très tranquille», se réjouit-il.

Au-delà des abandons

Même si les refuges ont connu des records d’achalandage et d’adoption au cours des derniers mois, des propriétaires craignent d’assister, à court et à long terme, à une hausse des abandons, mais également à des situations jamais vues qui pourraient affecter la vie des animaux. C’est le cas notamment du propriétaire du Leterrarium qui constate déjà une augmentation des saisies d’animaux dans les domiciles. «Les gens passent plus de temps à la maison en ce moment et remarquent plus de choses, des odeurs par exemple. On reçoit plus de plaintes de gens qui dénoncent leur voisin», raconte Maxime Pelletier.

À la SPA de Québec, on a assisté à un phénomène inusité en raison du fort achalandage dans les cliniques vétérinaires. Des gens ont abandonné leur animal au refuge parce qu’ils étaient incapables d’avoir accès à des soins vétérinaires. D’ailleurs, la SPA de Québec a prévu engager un nouveau vétérinaire pour faire face aux conséquences de la hausse d’adoptions. Mais la direction de la SPA de Québec rappelle que les vétérinaires du refuge donnent des soins de base aux animaux pour ensuite les placer à l’adoption.

Du côté d’Éducazoo Québec, un refuge pour animaux exotiques, le président estime que la hausse d’adoptions aura pour effet d’augmenter la fréquence de situations loufoques. Selon Jean-François Martel, on retrouvera des animaux abandonnés dans de drôles de situations, comme un serpent sur le bord d’une route ou une grenouille dans un aéroport.

«On comprend que les vétérinaires font tout ce qu’ils peuvent et qu’ils ont à coeur le bien-être animal, mais notre inquiétude, c’est que si l’accès aux soins vétérinaires ne s’améliore pas, on ne voudrait pas que les gens nous amènent constamment leur animal pour des besoins à 4 000$. Il va falloir qu’on fasse des choix déchirants.»

-Féllix Tremblay

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