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Le proxénétisme, un fléau qui « vole » des vies

En vertu de l’article 212 du Code criminel, sous la rubrique « proxénétisme », « quiconque vit entièrement ou en partie des produits de la prostitution d’une autre personne âgée de moins de dix-huit ans est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de quatorze ans, la peine minimale étant de deux ans ».

Or, de sources officielles, 80 % des travailleuses du sexe ont débuté étant mineures, l’âge moyen où une prostituée est recrutée par un proxénète étant 14 ans. Au Québec, un proxénète gagne quotidiennement en moyenne 1 500 $, et 2 600 000 transactions de services sexuels sont offerts au Québec en un an.

J’ai lu avec beaucoup d’empathie dans un média le récit dramatique d’un père au sujet de sa fille qui, à l’âge de 15 ans, s’est fait agresser par cinq hommes. Il s’agissait de sa première relation sexuelle. Depuis lors, sa vie a basculé. Pendant plus de dix ans, elle a dansé dans les clubs de danseuses nues, a été exploitée sexuellement à raison d’environ 130 clients par semaine et s’est même rendue aux États-Unis, à la demande de son « patron ».

Le père ne pardonnera jamais aux « morons » qui ont volé la vie de son enfant. Celle qui réussissait bien à l’école, qui avait l’avenir devant elle, mais surtout, celle « qu’il s’était promis de protéger ». Il aimerait que les gens cessent de « percevoir les travailleuses du sexe comme des moins que rien ». Selon lui, ce sont plutôt des jeunes filles qui ont été manipulées, droguées et qui sont devenues prisonnières de ce milieu.

Malgré la sévérité de la loi envers les proxénètes, les statistiques à leur égard sont alarmantes. Pour tenter de palier ce phénomène, je suis d’avis que les efforts doivent être concentrés en amont, soit sur l’éducation auprès des jeunes et les ressources nécessaires aux parents qui sont aux prises avec un enfant qui semble s’orienter sur le chemin de la prostitution.

 

Henri Marineau, Québec

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