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Affaire Matzneff : les « regrets » de Pivot

Accusé de complaisance avec l’écrivain Gabriel Matzneff, l’ex-animateur de télévision Bernard Pivot a exprimé ses « regrets » et estimé n’avoir pas eu « les mots qu’il fallait » envers les propos libertins de l’écrivain pédophile eu égard à ses nombreuses relations sexuelles avec des mineurs lors d’une émission d’Apostrophes en 1990.

Or, dans son autobiographie intitulée Les mots de ma vie publiée chez Albin Michel en 2011, Bernard Pivot s’exprime en ces termes : « Mais les mots de ma vie, c’est aussi ma vie avec les mots. J’ai aimé les mots avant de lire des romans. J’ai vagabondé dans le vocabulaire avant de me promener dans la littérature. » Face à une telle assertion sur l’importance capitale des mots aux yeux de Bernard Pivot, est-il raisonnable de croire qu’il n’a « pas eu les mots qu’il fallait » face à Gabriel Matzneff? Permettez-moi d’en douter!…

Par contre, je suis plutôt d’avis que les regrets de Bernard Pivot s’articulent davantage autour de ces mots : « Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité et une grande force de caractère pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et des radios…Ces qualités, je ne les ai pas eues… Je le regrette évidemment. » En termes clairs, Bernard Pivot n’a pas pu démontrer la « grande force de caractère » pour oser affronter la galerie au risque de ternir son image médiatique.

Henri Marineau, Québec

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