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Au-delà des limites de la liberté d’expression

La Cour d’appel du Québec vient de débouter l’humoriste Mike Ward dans la cause qui l’oppose à Jérémy Gabriel et vient par le fait même corroborer le jugement antérieur du Tribunal des droits de la personne à l’effet que la liberté d’expression n’est pas un droit absolu.et qu’elle peut être limitée par d’autres droits, notamment celui de la dignité.

L’humour, qu’on le veuille ou non, appelle des prises de risque. Cette fameuse « zone grise » qui fait de l’humour un sport extrême. Les humoristes doivent assumer la prise de risque de vouloir aller trop loin. C’est ce qui motive tout l’art de Mike Ward : repousser les limites de l’humour.

Or, je suis d’avis que, dans l’affaire qui oppose l’humoriste à Jérémy Gabriel, Mike Ward a franchi les limites de la liberté d’expression en s’attaquant de façon discriminatoire au handicap de quelqu’un né prématurément et atteint du syndrome de Treacher Collins, à l’origine de ses malformations et d’une surdité sévère.

À la suite de son procès devant le Tribunal des droits de la personne, Mike Ward, sur scène au Festival Just for Laughs, a répété des blagues sur Jérémy Gabriel et il a promis de les répéter, en français, en anglais et même en espagnol. À mon sens, le fait d’afficher une attitude aussi cavalière, ce n’est pas repousser les limites de l’humour. C’est plutôt faire la preuve indiscutable des limites de son humour…

Henri Marineau, Québec

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