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Haro sur le SSP

Le décès tragique du petit Thomas Audet, 22 mois, en 2016, illustre à quel point notre société automatisée est en train d’oublier que c’est le cerveau humain qui l’a conçue. J’en ai pour preuve le logiciel SSP (système de soutien à la pratique) qui serait en partie responsable de l’imbroglio qui a conduit à la mort du bambin.

En 2017, la Commission des droits de la personne s’est penchée sur le traitement du signalement concernant Thomas. Son rapport blâme entre autres les incohérences du logiciel pour des décisions discutables qui auraient retardé l’évaluation de son dossier, entre autres, qu’il serait parvenu à des conclusions contradictoires.

En effet, la vulnérabilité de l’enfant y est d’abord qualifiée d’« extrême » pour être ultimement qualifiée de très faible » même si, dans les faits, il avait subi une fracture du fémur, une lacération sévère de l’oreille ainsi que d’autres blessures dans les mois précédant le signalement. Et pourtant, le logiciel a écarté l’abus physique comme motif de rétention du signalement, le SSP ayant déterminé qu’il s’agissait plutôt de négligence sur le plan éducatif, ce qui équivaut à conclure que l’enfant était « mal surveillé ».

Par ailleurs, la décision du personnel de se fier au logiciel et d’écarter l’abus physique aurait eu de graves conséquences. Selon la Commission, le cas de Thomas aurait dû recevoir un code de priorisation 1, qui aurait commandé une intervention immédiate. Son dossier aurait alors été traité en priorité. Or les conclusions du logiciel ont orienté les intervenants vers un code 3, c’est-à-dire sans danger immédiat.… Un seul constat ressort de cette triste histoire : bannir le SSP des moyens d’intervention dans toutes les DPJ!

Henri Marineau, Québec

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