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La cyberdépendance : le mal par amour

Une mère nous a contactés, au Centre Cyber-aide, pour nous faire part d’une situation alarmante : son enfant a utilisé sa carte de crédit pour gamer, jouer en ligne au désormais célèbre jeu Fortnite. Pas moins de 2000 $ ont été engloutis dans cet univers virtuel.

Fou, pensez-vous?

La réalité frappe encore plus fort que ce simple jugement. En volant sa mère, l’enfant voulait acheter des cadeaux sur Fortnite… pour obtenir l’amitié des autres joueurs. Il voulait être aimé et apprécié.

Cet aveu, tragique et triste à la fois, nous plaque la réalité en plein visage, avec force.

La mère, comme bien d’autres parents, ne sait pas quoi faire, se trouve démunie devant un enfant qui ne témoigne aucun attrait pour les jeux extérieurs, pour les sports, pour les amitiés réelles. Pour lui, seul le jeu en ligne lui procure un bien-être, de la valorisation et nourrit son estime. Il n’est pas le seul et c’est un sentiment d’urgence qui nous anime, comme de nombreux parents québécois aujourd’hui.

Le Centre Cyber-aide a sollicité plusieurs rencontres auprès de certains ministres afin de proposer des solutions, comme une ligne info parents. Aucune nouvelle concrète de leur part, hormis une promesse de retour éventuel. C’est mince compte tenu de l’ampleur de la situation que nous mesurons, pour notre part, tous les jours sur le terrain, dans les écoles et les milieux. Les demandes d’aide sont en croissance exponentielle. Nous sommes interpellés de toutes parts.

En l’absence de solution convenable, certains improvisent des bouées de sauvetage. C’est insuffisant. La dépendance aux jeux, la cyberdépendance, doit être prise au sérieux sans plus attendre. Pendant que l’on regarde ailleurs, nos enfants jouent, sans repère, sans filet. Avec les vacances scolaires, certains jeunes pourraient sombrer dans une surutilisation des jeux dramatique et catastrophique pour leur santé, leur bien-être.

Nous sommes là pour prévenir, pour informer, pour empêcher les drames de survenir et pour favoriser une utilisation saine et sécuritaire des écrans. Ces jeunes, nos jeunes, ont besoin d’aide. Ils ne sont pas fous : ils sont humains. Et ces problèmes n’ont rien de virtuel…

 

Cathy Tétreault, directrice générale, Centre Cyber-aide

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