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Science contre désinformation continue

Michel Alsayegh, président de l’Ordre des chimistes du Québec (Photo gracieuseté)

Aujourd’hui, la population confond souvent des intuitions ou hypothèses avec des faits vérifiés et vérifiables. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre l’expression populaire « j’ai une théorie là-dessus! » Alors qu’une théorie est un processus laborieux réalisé à la suite d’un processus expérimental et de vérifications rigoureuses. Plusieurs scientifiques s’insurgent contre ce courant de pensée et tentent d’informer adéquatement le public.

Dans le passé, les articles de journaux et les publications à caractère scientifique étaient l’apanage de personnes formées en journalisme et en sciences. Avec le temps, des remparts se sont érigés dans les professions de connaissances afin d’assurer une fiabilité de l’information générée. Ainsi, les journalistes doivent suivre des règles d’éthique et de déontologie (objectivité, vérification de l’information, protection des sources notamment). Le critère de vérification est primordial dans la quête de la découverte scientifique, mais il n’est pas le seul. Les scientifiques se doivent de suivre un processus rigoureux qui inclut observation, élaboration d’hypothèses, vérification de ces hypothèses, et communication des résultats. Comme nous venons de la mentionner, les règles d’éthique et de déontologie sont à la base de ce qui fait du processus scientifique une réussite.

Actuellement, nul ne peut réfuter le fait que plusieurs professions ont une incidence directe sur la santé physique ou économique de la population. Au Québec, le législateur a voulu protéger la population en créant les ordres professionnels dont la mission première est la protection du public. En conséquence, lorsqu’une personne fait affaire avec un ordre professionnel à vocation scientifique, elle est assurée de sa compétence et de la pertinence de ses conseils. Dans le cas contraire, cette même personne peut s’adresser à l’ordre professionnel qui procédera aux vérifications nécessaires et imposera des mesures disciplinaires ou des poursuites en cas de manquements, le cas échéant. Il est certain que les cadres législatifs et réglementaires de ces ordres peuvent être modernisés, mais nous croyons qu’ils ont leur place aujourd’hui plus que jamais.

Dans la dernière année, plusieurs opinions ont été émises concernant les changements climatiques, l’état de l’environnement ou, plus récemment, la vaccination. Sans vouloir commenter un cas précis, l’Ordre des chimistes est extrêmement préoccupé par des propos exposés par des individus qui défendent un argumentaire qui relève davantage de la pseudoscience que d’un processus scientifique établi et qui contribue à entretenir la confusion dans la population.

L’arrivée de nouveaux moyens de communication comme les médias sociaux permettent de diffuser de l’information, qu’elle soit vérifiée ou non, à une vitesse inégalée. Cette information se retrouve donc relâchée dans l’agora électronique que représentent les médias sociaux et la planète y a accès sans limites ni discernement. Au Québec, les chimistes, à l’instar de tous les professionnels à vocation scientifique, ont la responsabilité de communiquer convenablement et de rétablir les faits relatifs à leur science, et ce, afin de protéger adéquatement la population.

 

Michel Alsayegh, président de l’Ordre des chimistes du Québec

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