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Condoléances de l’UAQASA à la suite de l’attentat dans une synagogue à Pittsburgh

Le lâche attentat de ce samedi de recueillement du «SABBAT» dans une Synagogue de Pittsburgh aux États-Unis d’Amérique m’a foudroyé au plus profond de mon cœur. J’ai été affligé d’une très grande tristesse par l’annonce de ce massacre terroriste qui a fauché la vie à 11 de mes frères Juifs et fait six blessés.

Ce crime haineux doit  interpeller tout être humain digne de ce nom et doit raviver les liens indéfectibles qui nous relient tous où que nous soyons au Québec, au Canada et dans le reste du monde. Nous devons condamner haut et fort cet acte antisémite barbare qui nous rappelle une fois de plus, le pogrom et le Shoah  à la veille et pendant la 2e Guerre mondiale.

Quelle épreuve de voir un tel drame arrivé  juste à nos frontières alors que nous sommes en 2018! Permettez-moi à cet effet, d’ouvrir une parenthèse pour vous raconter deux événements liés à mes frères Juifs:

– J’avais 10 ans et à l’école que je fréquentais, il y avait un élève plus âgé que moi qui me réclamait toujours une partie de ma collation. Un jour, j’ai décidé de faire cesser cet abus. J’ai donné à un ami mes chaussures et mon cartable… et je lui ai donné le coup de poing de la «peur» et il est tombé. Je me suis sauvé! Le lendemain, je suis arrivé en retard à l’école et mon instituteur, un Français de confession juive était perplexe parce que tous les étudiants m’applaudirent. Je ne suis pas sorti pour la récréation et encore là, mon instituteur surnommé Monsieur «Béton» (SABA) parce qu’il ne riait jamais m’a questionné sur mon retard et pourquoi les autres élèves m’avaient applaudi. Après lui avoir expliqué les abus dont j’étais victime de la part de l’élève qui était plus grand que moi et lui avoir expliqué comment j’avais fait pour le faire tomber par  terre, il s’est mis à rire et moi j’ai pleuré après les explications de mon professeur. Il me dit que ses parents avaient été exterminés par les Nazis à Auschwitz, j’avais de la difficulté à prononcer ce mot.

Une semaine plus tard, à la sortie de l’école, mes trois amis s’en sont pris à une personne âgée. ils ont commencé à la molester et voulaient la faire tomber en répétant :«Yahoudi abaha was». Je me suis interposé et j’ai dit à mes amis : «Vous n’avez pas le droit de le bousculer, c’est un Juif dont les parents ont été tués à Auschwitz». un passant qui connaissait mes frères aînés m’a sauvé et a disputé mes trois amis…

– Adolescent, j’ai quitté mon pays pour l’Europe. À l’Université, notre professeure d’histoire nous organisait des sorties. Je venais en retard et la Professeure faisait attendre tous les étudiants. J’ai appris qu’une amie brésilienne  de la classe lui avait dit : «Vous nous perdez du temps, Ali ne viendra pas, il doit être encore au cimetière juif en train de pleurer ses frères Juifs». Elle savait que la première chose que j’ai faite en arrivant à Prague, était d’aller visiter le plus vieux cimetière juif d’Europe et que j’avais pleuré  à chaudes larmes en pensant à toutes les souffrances endurées par les Juifs pendant la 2e GM… La professeure d’histoire était de confession juive mais elle avait peur d’afficher ses croyances. Par la suite, lorsque je venais en retard, elle m’attendait et disait : «On va attendre mon petit oiseau…» parce que j’étais le plus jeune des étudiants. Par la suite, je suis devenu ponctuel…

Inspirons-vous du courage de Raoul Wallenberg et de l’icône Nelson Mandela, pour combattre pacifiquement, mais fermement, le racisme grégaire et l’antisémitisme. Le néofasciste ne passera jamais.

En cette période tragique pour nos frères Juifs, inspirons-nous  de mon idole de jeunesse, l’humaniste, Raoul Wallenberg (diplomate suédois en Hongrie)  qui a eu le courage de sauver des dizaines de milliers de Juifs hongrois que les Nazis voulaient exterminer. Nous devons aussi nous inspirer de mon idole, l’icône, Nelson Mandela qui a refusé de se départir des membres juifs de l’ANC, malgré les dizaines de millions de dollars qu’on lui proposait…  (Wallenberg et l’icône Mandela sont tous deux citoyens d’honneur de notre pays, le Canada.)

En ce moment très difficile, au nom de l’Union des Africains du Québec et amis solidaires de l’Afrique (UAQASA), ses amis et sympathisants, je présente mes plus sincères condoléances et mes sympathies aux familles des victimes et à  la communauté Juive de Pittsburgh et à celle d’ailleurs.

Que Dieu accueille les 11 victimes de l’attentat du 27 octobre 2018 dans son paradis éternel.

Ali Dahan, Ph.D, président fondateur de l’UAQASA

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