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Comprendre plutôt qu’apprendre

J’étais en quatrième année de mes études primaires. J’avais à peine dix ans! Cette journée-là, notre professeur, un très grand monsieur, surmonté d’une toute petite tête, nous avait initiés à la proposition subordonnée. Aussitôt arrivé à la maison, emballé par mes nouvelles connaissances, je fis part à ma mère que nous avions appris, dans la journée, la notion de proposition subordonnée. Spontanément, elle me demanda alors en quoi consistait cette nouvelle notion. Bouche bée, je ne sus quoi répondre.

Tribune libre.

(Illustration TC Media – Archives)

Avec les années, je continuai d’apprendre une foule de notions nouvelles, telles les «sinus» et les «cosinus», les «syllogismes», les «axiomes» et, la plupart du temps, je n’aurais su les définir. Je compris, avec le temps, que l’école m’avait «appris» une multitude de concepts mais que l’élève que j’étais n’avait pas «compris» grand chose de ces concepts. Mes enseignants et enseignantes avaient appris ainsi et c’est comme ça qu’on leur avait appris à enseigner à leurs élèves.

Beaucoup plus tard, lorsqu’à mon tour, je devins enseignant, je fus placé devant le même dilemme. Puis, l’expérience aidant, je me suis mis à réfléchir sur ces concepts et à les enseigner à mes élèves dans un esprit de «compréhension». C’est ainsi que la «subordonnée» devint une phrase dépendante, au même titre que mes élèves l’étaient, soit dépendants de leurs parents, tout au moins financièrement. Dès lors, je vis peu à peu des yeux s’agrandir et je sentis des oreilles plus attentives parce que les élèves se mirent à «comprendre» les concepts dont je leur parlais.

Henri Marineau, Québec

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