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Trudeau a capitulé devant les pétrolières

Force est de constater, par les temps qui courent, que le premier ministre Justin Trudeau a complètement capitulé face aux pressions des pétrolières.

Tribune libre (Photo TC Media – Archives)

Muni d’un plan climat digne de ce nom, le gouvernement libéral, de la bouche même de son premier ministre, entendait ouvrir une nouvelle ère dans la lutte aux changements climatiques.  Le plan rendrait possibles à la fois une croissance économique durable, la mise en place d’entreprises canadiennes de nouvelles technologies, une stratégie d’électrification des transports et la mise en place d’un mécanisme de reddition de compte quant à aux engagements internationaux du Canada en matière de réduction des gaz à effet de serre.

Phrases creuses et écran de fumée puisqu’ en décembre, Justin Trudeau approuve la construction du pipeline Kinder Morgan qui acheminera chaque jour 890 000 barils de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à la Colombie-Britannique, occasionnant  l’ajout de 400 navires pétroliers par année sur la côte du Pacifique. Du même élan, Trudeau donne son feu vert à la construction du projet d’Enbridge entre  l’Alberta et le Wisconsin.  Enfin, le 24 janvier dernier, le premier ministre se réjouit de la décision de Donald Trump de renverser la position du président Obama et de permettre la construction de l’oléoduc Keystone XL.

Contrairement à ce qu’affirme Trudeau, la construction de ces pipelines ne réduira pas le transport ferroviaire du pétrole bitumineux. Ce dernier connaîtra au contraire une expansion considérable, du fait de l’augmentation de la production pétrolière. Visiblement, Justin Trudeau  se donne pour mission de rendre disponibles les ressources naturelles sur le marché mondial, démontrant clairement que l’enjeu n’est pas de répondre aux besoins domestiques en pétrole. La preuve en est que les pétrolières visent à faire passer la production de ce pétrole sale de 3,9 millions de barils par jour à plus de 5 millions de barils, tandis que la consommation canadienne se situe à environ 2,5 barils par jour.

Faire fi de la science

Les scientifiques ont clairement établi que l’exploration des sables bitumineux constitue un facteur très important d’augmentation de GES, tant en ce qui a trait à leur exploitation qu’à leur utilisation. Il faut laisser ce pétrole extrêmement polluant dans le sol.  À la lumière des choix mentionnés plus haut, on peut prévoir que le Canada n’arrivera pas à respecter ses cibles de réduction d’émission de gaz à effet de serre pour 2030, même si ces dernières ne dépassent pas celles fixées par  l’ancienne équipe Harper. Rappelons-nous que le Parti Libéral avait dénoncé ces cibles comme insuffisantes, lorsqu’il se trouvait dans l’opposition.

Dans sa prosternation devant les pétrolières, Justin Trudeau est allé jusqu’à s’excuser de s’être mal exprimé lorsqu’il affirma l’importance d’éliminer progressivement l’exploitation des sables bitumineux. On jugera de la détermination de ce premier ministre qui a promu la croissance propre durant toute sa campagne électorale!

Un discours mensonger et hypocrite

En fait, Justin Trudeau est empêtré dans une rhétorique mensongère dans laquelle il ose prétendre :

-que le Canada peut sortir des combustibles fossiles tout en augmentant leur production et leur exportation aux quatre coins de la planète.

-que l’exploitation des énergies fossiles  générerait des emplois à long terme alors que seule  une politique de transition énergétique rendrait possible la création  massive de nouveaux emplois.

-(mais de plus en plus discrètement) que le Canada respectera les engagements pris à Paris alors qu’il mène une politique qui le condamne à demeurer un dinosaure dont la stratégie économique est basée sur le renforcement des énergies fossiles.

Roi des contradictions, Justin Trudeau affirme l’importance de la lutte aux changements climatiques pendant qu’il demeure sourd aux arguments et aux propositions des scientifiques. N’hésitant pas à se prendre en autoportrait avec un ours polaire,  il accepte pourtant de collaborer et de soutenir l’expansion des énergies fossiles. Le tout en niant les conséquences désastreuses de ses politiques pour l’avenir de la planète.

(Source : Stop Oléoduc Capitale-Nationale)

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