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Inquiétude pour l’évolution du marché immobilier

Pour donner suite à votre article, publié le 30 juin dernier, j’aimerais partager mon point de vue. Je suis la scène immobilière, de façon assidue, depuis une quinzaine d’années, avec une attention plus particulière cette année, ayant décidé de faire l’acquisition d’une maison. Les recherches en tant qu’acheteur s’avèrent de longue haleine et ardues.

Les arguments et commentaires de certaines personnes et organisations dont vous avez fait état dans votre article, m’ont laissé sur mon appétit et m’ont sidéré par leur manque de jugement, de bon sens et surtout par leur manque flagrant de vision à long terme. Mis à part le parti-pris que ces personnes ont pour leur organisation, en aucun temps ils ont souligné les effets pervers découlant de la tangente prise par le marché immobilier au cours des deux dernières décennies.

Lors d’une entrevue accordée au journal Les Affaires, l’économiste en chef de la Banque de développement du Canada (BDC), M. Pierre Cléroux, mentionne que« la dette hypothécaire représente environ les trois quarts de la dette totale des ménage.» (Pierre Cléroux, journal Les Affaires, 11 mai 2019).

Dans le même article, ce dernier mentionne que la situation est rassurante au Québec car le ratio d’endettement au Québec est de 160,6%, se situant ainsi sous la moyenne nationale. Mais le ratio d’endettement des ménages Montréalais est de 167%.

Or, la QUESTION que je me pose est la suivante : Comment peut-on, en tant qu’économiste en chef de la BDC ne pas y voir un risque alarmant de surendettement pouvant mener éventuellement un chaos économique?
À titre d’exemple, le marché immobilier de la ville de Laval est présentement en pleine surchauffe et ce, malgré le fait que bon nombre des propriétés présentement en vente ont plus de 50 ans et nécessitent des rénovations majeures, qui s’avèrent très onéreuses.

Ces dites maisons affichent un prix de vente de 70 000$ à 100 000$ plus élevé que le prix de l’évaluation au rôle foncier. Qui plus est, il arrive souvent que les acheteurs potentiels surenchérissent sur la même maison (alors que les évaluateurs mandatés par les banques s’accordent souvent sur le fait que la maison en vente ne vaut pas le prix demandé par le vendeur). Il faut croire toutefois, tel que l’a mentionné M. Cléroux « l’acheteur est prêt à investir afin de se constituer un patrimoine, voire s’enrichir»

Et, si par chance, vous dénichez une maison dont le prix de vente est sensiblement le même au prix de l’évaluation, celle-ci nécessitera des travaux urgents tels que le désamiantage et/ou le dégarnissage complet de l’intérieur. À ce stade-ci, le mot qui définit le mieux ce type de propriété est : TAUDIS

Pour revenir à votre article, vous mentionnez : «les regroupements professionnels soulignent que le Québec n’affiche aucune vulnérabilité à une potentielle surchauffe du marché immobilier. De plus il est en mode rattrapage»
Je dois vous avouer qu’à la lecture de tels propos, je suis estomaqué. RATTRAPAGE??? La Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario, ne sont nullement des références, en termes de marché immobilier.

  • La Colombie-Britannique, qui par sa nonchalance a volontairement permis à ce que la spéculation étrangère ait le dessus sur le marché immobilier de cette province, rendant impossible l’acquisition d’une maison pour une très grande majorité d’acheteurs;
  • L’Alberta dont son économie a été basée sur la mono industrie pétrolière (à l’instar des pays du Tiers-Monde) et qui est tributaire des sauts d’humeurs et de la volatilité des marchés étrangers;
  • L’Ontario, notamment Toronto et sa grande région(GTA) où l’accessibilité à la propriété est quasi-impossible, accélérant ainsi l’exode urbain des familles, causant ainsi davantage de pollution (congestions routières, heures interminables de transit, etc..) sans oublier une montée fulgurante de la pauvreté et de la violence, tant à Toronto que dans les banlieues.

Toronto, que tous les bonzes, les magnats de la finance et de l’immobilier louange depuis toujours et ne cesse de la citer en exemple, est cette même ville qui a nécessité, dès la première semaine de la crise de la Covid-19, de la plus grande aide alimentaire et financière. Tous se souviendront de l’aréna des Maple Leafs servir de centre de distribution.

Comment peut-on parler de relance économique quand les gens ont zéro épargne et vivent à crédit et sont surendettés. Je fais référence ici au commentaire de M .Carl Cloutier de l’institut de développement urbain (IDU) du Québec cité dans votre article (30 juin 2020, Québec Hebdo) « En pleine crise sanitaire et considérant que les différents paliers de gouvernement s’affairent à relancer et stimuler l’économie, il est manifeste que les modifications aux critères de souscription annoncées par la SCHL arrivent à un moment tout à fait inopportun pour les ménages québécois. Nous avons besoin de la SCHL pour soutenir la relance, pas pour ralentir le marché de l’habitation» (M. Carl Cloutier 2020 IDU).

Est-ce que vous pouvez m’indiquer à qui ou à quoi exactement se réfère le terme relance économique? Où est la relance, quand on achète une propriété, qui est trop souvent surévalué, dans un marché en pleine surchauffe et que l’hypothèque constitue 75% des dépenses du ménage,

Ce qu’il faut, ne vous en déplaise, est une correction sévère du marché immobilier. De plus, je ne peux qu’approuver le fait que la SCHL et les institutions financières décident d’êtres plus prudents. Il faut une réforme sérieuse sur le financement hypothécaire et obliger les vendeurs à faire inspecter leur bâtiment, avant de la mettre en vente, afin d’établir les problèmes existants et y remédier ou fixer le prix de vente en conséquence. De plus, il faut interdire la vente de propriété «sans garantie légale». Enfin, que l’évaluation de la maison soit effectuée par un évaluateur agrée et ce, avant la mise en vente (tel document devant être accessible aux acheteurs potentiels. De telles mesures contribueront à éradiquer les nombreuses spéculations.

Gabriel Vellone, chef du parti Progrès Laval

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