Il est où l’humour sans sacre?
Lors d’une entrevue accordée à Sophie Durocher sur les ondes de QUB Radio, l’humoriste, comédien, auteur-compositeur-interprète et ancien sénateur Jean Lapointe a déploré le nombre effarant de sacres qui fusaient de toutes parts lors du 21e Gala les Olivier.
Jean Lapointe s’en est pris particulièrement à l’humoriste Mike Ward, notamment à ses discours de remerciements, lesquels débordaient de commentaires sarcastiques et de sacres. «Regarde Mike Ward qui dit merci. Il y a deux sacres en dedans d’une minute dans des remerciements, des moments normalement très solennels. Moi, ça me choque», a-t-il déploré. Moi, je suis persuadé que Mike Ward s’en sacre!…
Je sais, ici au Québec, le sacre a perdu complètement ses origines religieuses pour devenir un juron comme les autres, notamment chez les jeunes humoristes qui n’ont pas connu cette période noire de la société québécoise qui a dû assister à l’omniprésence de l’Église jusque dans la vie privée de ses «ouailles», d’où cette frustration, voire ce fiel, à l’égard des mots religieux qui se sont transformés en sacres «libérateurs».
Or, maintenant que l’Église a récupéré son bercail, peut-être serait-il pertinent que nos humoristes usent de leur imagination fertile pour créer de nouveaux jurons qui représenteraient davantage la société québécoise d’aujourd’hui!
Henri Marineau, Québec