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Contrôle des armes: lettre du Centre culturel islamique de Québec

Boufeldja Benabdallah, Président et cofondateur CCIQ (1985)

Par l’entremise de notre première lettre le 27 novembre 2017 au très honorable Justin Trudeau, de notre deuxième lettre le 7 mai 2018 à l’honorable Ralph Goodale et de notre participation à Montréal le 25 octobre 2018 à la consultation publique lancée L’honorable Bill Blair sur la légalité des armes de poing et d’assaut, et enfin nos deux voyages à Ottawa les 28 novembre 2017 et 3 décembre 2018 sur le projet de loi C-71, nous nous sommes efforcés de présenter le point de vue de la communauté de la Mosquée de Québec où a eu lieu la tuerie ce 29 janvier 2017, sur la question du contrôle des armes.

Nous avons décidé de lutter pour le contrôle des armes à feu, à peine quelques mois après l’attentat, alors que nous étions encore sous le choc, le deuil et la grande émotion. Nous n’avions rien caché de cela ni aux sénateurs et ni aux députés qui nous ont reçus dans leurs bureaux, et ni aux médias. Notre seul objectif était de les supplier de renforcer la loi sur les armes à feu en interdisant les armes de poing, de même que les armes d’assaut. C’est un engagement de notre part pour la paix et la sécurité des citoyennes et des citoyens québécois et canadiens.

La réponse de l’honorable Ralph Goodale reçue le 13 novembre 2018 à notre lettre du 7 mai 2018 était polie mais ne répondait pas suffisamment à nos attentes.
Et voilà qu’une autre tuerie chez nos voisins aux États-Unis en octobre 2018 à Pittsburgh a eu lieu avec une arme d’assaut dans un autre lieu de prière, une synagogue, se soldant par 11 personnes tuées. Nous avons rendu visite à ces familles endeuillées et avons vu encore une fois leur détresse et leur désarroi face aux armes d’assaut qui circulent librement.

Le 25 février dernier, nous nous sommes présentés devant la commission sénatoriale sur le projet de loi C-71 pour, encore une fois, défendre notre position de bannir les armes d’assaut. Nous avons répondu à toutes les questions des sénatrices et des sénateurs en leur adressant la même invitation à prendre leur responsabilité devant la société et devant la jeunesse pour que ne circulent plus au Canada des armes dont le seul rôle est de tuer des êtres humains.
Le projet de Loi C-71 est un pas dans la bonne direction pour le Canada, il faut le reconnaître. Mais le contenu demeure très insuffisant et les délais pour son adoption nous inquiètent, car maintenant chaque minute est comptée pour la paix sociale.

Et voici, il y a à peine quelques jours, une autre arme d’assaut qui a servi au terroriste pour enlever la vie à 50 personnes innocentes dans deux lieux de prière, soit deux mosquées à Christchurch en Nouvelle Zélande. Le tueur a imité celui qui a tué 6 personne dans la Mosquée de Québec, ayant même gravé le nom de ce dernier sur son arme. Aujourd’hui, le Gouvernement de ce paisible pays a décidé, sans attendre les débats interminables, de légiférer pour interdire les armes d’assaut. Ce pays mérite la reconnaissance de la planète toute entière pour son sens de responsabilité et son courage politique.

Très honorable premier ministre, honorables ministres en charge de la sécurité du Canada, honorable sénateur et parrain du projet de loi C-71, vous nous connaissez pour nous avoir parlé ou rencontré ou encore rendu visite à Québec; nous venons réitérer, par la présente, notre demande de renforcer et d’adopter sans tarder le projet de loi C-71, et d’entamer une réforme immédiate de la classification des armes de manière à interdire les armes de poing et les armes d’assaut, ainsi que les accessoires militaires, et ce, à l’instar de la décision diligente prise par la première ministre de la Nouvelle Zélande et héroïne politique dans son pays et à travers le monde, Jacinda Ardern.

Le Canada en entier vous sera reconnaissant.

Boufeldja Benabdallah, président et cofondateur CCIQ

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