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L’embonpoint parmi les principales taches au bilan de santé du Québec

SANTÉ. Malgré plusieurs gains en lien avec la chute du tabagisme, le recul du suicide et l’amélioration du bilan routier, le Québec a une tache importante à son bilan de santé : l’embonpoint et l’obésité.

Le directeur national de la santé publique Horacio Arruda. (Photo TC Media – Monica Lalancette)

Avec 52% de la population québécoise qui souffrait d’un surplus de poids, dont 18% d’obèses en 2013-2014, l’«épidémie» d’embonpoint et d’obésité demeure une préoccupation majeure pour le directeur national de santé publique. En 2011, 3 milliards de dollars en coûts excédentaires de soins et d’invalidité étaient associés à l’obésité au Québec, souligne son 6e rapport national sur l’état de santé de la population, présenté mercredi.

Le directeur national, Horacio Arruda, y dresse des constats tout de même encourageants en lien, notamment, avec le recul de 40% du taux de suicide depuis le sommet atteint en 1999. Il y dénote aussi des progrès en matière de tabagisme, bien qu’à ce chapitre, le Québec présente «la plus forte consommation de tabac au pays», avec seize cigarettes par jour pour les fumeurs quotidiens.

Malgré ces gains, Horacio Arruda s’inquiète de l’«épidémie» d’embonpoint et d’obésité et s’alarme d’autant plus de voir progresser les maladies chroniques qui y sont liées, comme l’hypertension et le diabète de type II. De plus en plus d’enfants sont atteints de diabète de type II, témoigne-t-il. Il s’agit selon lui d’un phénomène qu’on n’aurait pas pu imaginer il y a trente ans, alors que c’étaient plutôt les personnes de plus de 50 ans qui ressortaient du cabinet du médecin avec un tel diagnostic. «Quand je vois un jeune de 15-16 ans être atteint de diabète de type II, c’est un drame.»

-Cliquez pour consulter le rapport sur l’état de santé de la population 

-Cliquez pour consulter les données pour la Capitale-Nationale

Renverser la tendance

Selon M. Arruda, «la société a créé, à travers son environnement alimentaire, des conditions par rapport à ça», mais elle peut aussi inverser la tendance. «Retrouver le plaisir» de cuisiner soi-même, favoriser un accès aux fruits et légumes «à des prix adéquats», repenser les aménagements urbains pour que l’utilisation de la voiture devienne accessoire et faire une activité physique régulière – sans que ce soit du sport d’«élite» – sont autant de pistes de solution lancées par le directeur national de la santé publique.

En 2013-2014, un peu moins des deux tiers des adultes et seulement 44% des jeunes de 12 à 17 ans atteignaient le niveau recommandé d’activité physique pendant les loisirs, expose le rapport.

Défavorisation

La direction de la santé publique souligne par ailleurs qu’un enfant de la maternelle sur quatre était vulnérable «dans au moins un domaine de développement global» en 2012 et que cette proportion grimpe à 1 sur 3 en milieu défavorisé. Pour Horacio Arruda, ces données rappellent l’influence des conditions socio-économiques sur la santé.

Les gains enregistrés au fil du temps sont généralement moins marqués au sein des populations défavorisées, d’où l’importance selon lui que les interventions «ciblent les plus démunis».

Les conditions socio-économiques sont au nombre des défis qu’il faudra prendre en compte dans l’évolution de l’état de santé des Québécois, conclut la direction de la santé publique, qui a aussi le vieillissement de la population et les changements climatiques sur son radar. Cette dernière problématique est particulièrement à surveiller, conclut-on, puisqu’elle favorise entre autres la survie des insectes porteurs de maladies, comme celle de Lyme

Faits saillants pour la région de la Capitale-Nationale

Adultes en embonpoint pour 2013-2014 : 36,5% (Capitale-Nationale); 34% (Ensemble du Québec);

Adultes obèses pour 2013-2014 : 15,9% (Capitale-Nationale); 18,2% (Ensemble du Québec);

Jeunes atteignant le niveau minimal recommandé avec leur pratique d’activité physique de loisir (12-17 ans) pour 2013-2014 : 47,9% (Capitale-Nationale); 43,5% (Ensemble du Québec);

Adultes atteignant le niveau minimal recommandé avec leur pratique d’activité physique de loisir pour 2013-2014 : 62,8% (Capitale-Nationale); 59,8% (Ensemble du Québec);

Élèves du secondaire consommant 6 à 8 portions de fruits et légumes quotidiennement pour 2010-2011 : 35,5% (Capitale-Nationale); 32,9% (Ensemble du Québec);

– Nombre de fumeurs actuels de 12 ans et plus pour 2013-2014 : 16,4% (Capitale-Nationale); 20,5% (Ensemble du Québec).

TC Media

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