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Avec la hausse du salaire minimum, le Québec demeure en milieu de peloton

MONTRÉAL — Plus de 350 000 travailleurs québécois obtiennent une augmentation de salaire d’un peu plus de 6,5 pour cent à compter d’aujourd’hui, alors que le salaire minimum passe de 11,25$ à 12,00$ de l’heure, une bonification qui touche une proportion importante de femmes, de jeunes et d’étudiants sur le marché du travail.

Le président du CLD du Haut-Saint-Laurent est en faveur du salaire minimum à 15 $/heure.

(Photo TC Média)

Avec cette hausse, le Québec se maintient au centre du peloton parmi les provinces canadiennes derrière l’Ontario, l’Alberta et, bientôt, la Colombie-Britannique.

La province voisine présente un taux horaire minimum de 14,00$ et celui-ci sera porté à 15,00$ à compter du premier janvier prochain.

En Alberta, le salaire minimum est de 13,60$ et atteindra les 15,00$ encore plus rapidement, soit le premier octobre prochain.

Quand à la Colombie-Britannique, le Québec vient de passer devant son taux horaire qui est actuellement de 11,35$, mais ce n’est que partie remise, puisqu’il passera à 12,65$ dans la province côtière dès le premier juin prochain.

Dans les autres provinces, le salaire minimum varie de 10,96$ (Saskatchewan) à 11,55$ (Île-du-Prince-Édouard).

Les zones nordiques, où le coût de la vie est plus élevé, se classent généralement devant le Québec avec un taux horaire de 13,45$ dans les Territoires du Nord-Ouest et de 13,00$ au Nunavut. Le Yukon fait exception avec un taux horaire de 11,51$.

Femmes, jeunes et étudiants

Un portrait des plus bas salariés de la province dressé par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) montre des constantes, mais aussi des variations importantes dans certains groupes de travailleurs.

En général, la proportion de salariés au plus bas taux permis par la loi se maintient autour de six pour cent depuis 2011.

Si les femmes représentent environ la moitié de la force de travail, près de 60 pour cent d’entre elles sont au salaire minimum, une proportion quasi constante depuis 20 ans.

Les données de l’ISQ font toutefois état de changements importants dans certains sous-groupes entre 1997 et aujourd’hui.

Ainsi, 61 pour cent des personnes qui travaillent à temps partiel sont au salaire minimum, une hausse importante par rapport à 1997 où le salaire minimum était la norme chez 48 pour cent des travailleurs à temps partiel.

Il y a 20 ans, un étudiant sur trois qui avait un emploi travaillait au salaire minimum; aujourd’hui, plus de la moitié (51 pour cent) des étudiants qui travaillent vivent cette situation.

Il en va de même chez les jeunes: la proportion des 15-24 ans au salaire minimum est passée de 52 pour cent en 1997 à 60 pour cent en 2017. En contrepartie, la masse des travailleurs, soit les 25-54 ans, a vu sa proportion de bas salariés diminuer considérablement, passant de plus de 41 pour cent à 29 pour cent durant la même période.

Fait à noter, les personnes seules sont de plus en plus nombreuses à recevoir le plus bas taux horaire; alors que 63 pour cent d’entre elles étaient dans cette situation il y a 20 ans, cette proportion atteint maintenant 72 pour cent.

6,70$ de l’heure

La hausse de 0,75$ qui entre en vigueur ce premier mai au Québec est la plus importante des 20 dernières années.

Le Québec a fait un bon bout de chemin depuis 1997, époque où le salaire minimum horaire était de… 6,70$!

La progression a été constante, mais variable au fil des ans. En 20 ans, il n’y a que deux années — 2000 et 2002 — où le salaire minimum n’a pas augmenté.

Toutes les autres années, le salaire minimum a évolué à la hausse avec des augmentations qui variaient entre 0,10$ et 0,25$ de l’heure, sauf pour un rattrapage marqué entre 2008 et 2010, où les plus bas salariés ont eu droit à trois augmentations successives de 0,50$, soit un total de 1,50$ qui se trouvait à être supérieur aux augmentations combinées des dix années précédentes (1,30$ d’augmentation entre 1998 et 2008).

L’an dernier, le salaire minimum avait été haussé de 0,50$ et, avec celle de 0,75$ en 2018, l’augmentation sur deux ans équivaut à un total des augmentations des six années précédentes, soit de 2011 à 2017.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne

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