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Violences sexuelles: les victimes doivent être mieux encadrées, selon une étude

MONTRÉAL — Une nouvelle étude révèle que les victimes de violences sexuelles se sentent toujours désemparées lorsqu’il vient de temps de porter plainte contre leur agresseur et les quelques-unes qui sont allées devant les tribunaux disent aujourd’hui regretter l’expérience.

L’éducation à la sexualité, en plus de favoriser les comportements sexuels sains, viendrait renforcer des valeurs de base comme l’empathie, l’affirmation de soi et la confiance.

(Photo depositphotos)

La recherche exhaustive, signée par plusieurs experts du milieu ainsi que des groupes communautaires spécialisés sur la violence et l’exploitation sexuelle, recommande aux décideurs de mieux former les intervenants du secteur policier et judiciaire pour qu’ils écoutent mieux les victimes et qu’ils leur fournissent toutes les informations nécessaires sur le processus de plainte.

L’étude, qui avait d’abord été rendue publique par Radio-Canada, se base sur le témoignage de 52 femmes victimes de violences sexuelles. Parmi celles-ci, 14 n’ont pas porté plainte, 19 ont dénoncé, mais ont vu leur plainte rejetée, puis 19 ont dénoncé, mais sans se rendre au bout du processus judiciaire.

Les chercheurs ont identifié plusieurs raisons pour lesquelles les victimes ont choisi de ne pas dénoncer leur agresseur. La raison la plus souvent évoquée était les doutes qu’avaient les femmes sur le système de justice; elles avaient peur de ne pas être crues et de ne pas être suffisamment protégées dans toutes ces démarches.

Certaines ont aussi exprimé leur crainte de se faire juger par les policiers et les procureurs qui prendront en charge leur dossier.

Le portrait est loin d’être rose pour celles qui décident de porter plainte, selon les témoignages recueillis. Les victimes se heurtent aux préjugés, aux sentiments de culpabilité que leur font ressentir certains intervenants et aux longs délais du système judiciaire.

D’ailleurs, selon l’étude, 44 pour cent des personnes qui avaient porté plainte étaient très insatisfaites du processus judiciaire.

«Il est préoccupant de constater que même les femmes qui ont déclaré être généralement satisfaites de leur parcours à travers le processus judiciaire ont affirmé qu’elles ne recommenceraient pas la démarche si c’était à refaire», est-il écrit dans les conclusions de l’étude.

Les chercheurs recommandent donc aux décideurs de mieux former les intervenants qui s’adressent aux victimes, pour que celles-ci se sentent mieux écoutées et qu’elles puissent «faire un choix réellement éclairé quant aux suites à donner à leurs démarches en vue de mettre fin à la violence vécue».

Quant au système judiciaire, les chercheurs recommandent de mieux informer les victimes sur leurs droits et de mieux les protéger.

«De manière complémentaire, il peut être envisagé que les policiers-ères soient accompagnés-es par des intervenants-es sociaux-ales, autant lorsqu’ils-elles ont à répondre à un événement de violence et que pour accueillir la plainte», ajoute-t-on.

 

La Presse canadienne

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